samedi 29 janvier 2011

You’ll Go Bananas: Creative Half Human Monkeys | Bit Rebels

You’ll Go Bananas: Creative Half Human Monkeys | Bit Rebels

You are sitting at your desk right now, right? Or maybe you are sitting on the train, bored, and messing around on your phone. You needed this little break. You’re energy is low, and you are considering another cup of coffee. You saw the link to this article and thought you’d check it out, what the heck, right? Well… BOO-YA!! You’re awake now, aren’t cha?
These mind-twisting pictures of half-monkey, half-human beings in pop culture poses are the kind of stuff bad dreams are made of, but at the same time, I can’t stop starting at them. It’s just creepy enough to make your spine tingle, but you can’t deny the creativity and originality.
I have so many questions for the artist. How were these made? I see some small print in the corner of each picture, what does that say? Why did you create these? Was it for some sort of campaign or just for fun? I may never get the answers to my questions because nobody knows who did these. I found them on Zoo Patrol. My favorite author there wrote, “I can’t tell you what these are from, or who made them, because the site I saw them on was in some sort of language that I think went extinct 500 years ago.” I did my own investigation as well, and came up with squat. So there you have it. Kudos to whoever you are, wherever you are!

Unusual Monkey Business Illustrations
Unusual Monkey Business Illustrations
Unusual Monkey Business Illustrations
Unusual Monkey Business Illustrations
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Manifestations, pillages: la capitale égyptienne est méconnaissable

Manifestations, pillages: la capitale égyptienne est méconnaissable
 par Agence France-Presse, samedi 29 janvier 2011, 10:37

 Des manifestants devant des chars de l'armée près du Musée national dans le centre du Caire le 29 janvier 2011
AFP/Marco Longari

Par Guillaume LAVALLEE
LE CAIRE

Des épaves de voitures calcinées en travers des rues, des gravats jonchant le sol, une épaisse fumée noire émanant du siège du parti au pouvoir, Le Caire avait des allures de champ de bataille samedi alors que les manifestants exigeait le départ du président Moubarak.
"Allahu Akbar!" (Dieu est le plus grand), "le peuple veut la chute du président", "Moubarak va-t-en", scandaient des centaines de manifestants samedi matin sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, et des milliers d'autres affluaient vers le cœur de la capitale égyptienne.
"Le président doit partir, c'est la seule chose que nous souhaitons. Moubarak doit simplement quitter le pouvoir. Ça fait trente ans qu'il est là, c'est assez", a déclaré Hassan, un manifestant d'une trentaine d'années. "L’Égypte devrait être une puissance industrielle et agricole, mais nous sommes à la traîne. Ce n'est pas normal", a-t-il ajouté.
"Nous resterons dans la rue tant qu'il n'aura pas quitté le pouvoir. Cela peut prendre un ou deux ans, nous resterons", a renchéri Ali Barra, un jeune étudiant en médecine.
Des jeunes militants islamistes, laïques, mais aussi des badauds arrivés des banlieues paupérisées s'agglutinaient dans le centre de la capitale, une sorte de monstre urbain avec ses 20 millions d'habitants.
"Ces gars-là, ce sont des voyous, des voleurs. Je ne sais pas d'où ils viennent. C'est comme s'ils s'étaient échappés de prison", s'indigne un manifestant en montrant du doigt une meute de jeunes hommes.
Des citoyens dégageaient la grande place du Caire de barrières en métal, d'autres tassaient les carcasses de voitures calcinées obstruant le passage dans le centre-ville. Le siège du parti présidentiel, incendié vendredi soir, était toujours en flamme.
Vendredi, des centaines de milliers de personnes ont pris d'assaut les rues des grandes villes du pays après la traditionnelle prière hebdomadaire, provoquant des émeutes sans précédent en Égypte, le plus peuplé des pays arabes dirigé depuis trois décennies par Hosni Moubarak.
La police, prise pour cible par les manifestants depuis mardi, était absente du centre-ville du Caire samedi matin. Quelques chars militaires étaient déployés sur la place Tahrir, mais des dizaines étaient alignés sur la corniche, en face de la télévision nationale.
Le président Hosni Moubarak a promis dans la nuit la formation d'un nouveau gouvernement dès samedi.
"Son discours est une étape. Nous voulons plus de liberté, des réformes économiques et l'annulation des dernières élections législatives. Nous voulons être écoutés. Nous ne sommes pas des animaux, mais des humains", a lancé Mohamed Raban, un manifestant.
"Le peuple a vaincu sa peur, plus rien ne peut l'arrêter. J'espère seulement qu'il n'y aura pas de pillages", explique Hajjaj, un chauffeur de taxi en se faufilant, cigarette aux lèvres, dans les méandres de la capitale.
Un supermarché du géant français de la distribution Carrefour a cependant été pillé samedi à la sortie du quartier de Maadi, sorte de petite oasis où vit une importante communauté d'expatriés, à la périphérie du Caire, ont déclaré des témoins à l'AFP.
Tard vendredi soir, des scènes de pillage avaient déjà été constatées dans plusieurs quartiers du Caire.

in http://www.facebook.com/notes/agence-france-presse/manifestations-pillages-la-capitale-egyptienne-est-meconnaissable/197261526952561

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vendredi 28 janvier 2011

La politique de l’homme providentiel en question

La politique de l’homme providentiel en question

Ce papier est publié en simultané dans la Revue Golias (février 2011 à Lyon)

«Lorsqu’un peuple veut la vie,
Force est au destin de répondre,
Aux ténèbres de se dissiper,
Aux chaînes de se rompre
Au peuple de triompher
Nous mourrons pour que vive la Patrie»


Hymne national de la Tunisie, paroles du grand poète tunisien Abou El Kacem Chabbi


France-Monde arabe: La politique de l’homme providentiel en question

I • De l’inanité de la recherche de l’homme providentiel
La recherche constante de l’homme providentiel ne saurait constituer une fin en soi, encore moins tenir lieu de politique dans le domaine international. N’en déplaise aux publicitaires de pacotille, la déconfiture de la France en Tunisie, en Côte d’Ivoire et au Liban devrait conduire les prescripteurs d’opinion à répudier ce travers français et aux citoyens de sanctionner ces pratiques dans leurs choix électoraux.

Après avoir porté aux nues l’irakien Saddam Hussein, le saladin du Monde arabe, l’ivoirien Félix Houphouët-Boigny, le sage de l’Afrique, le tunisien Zine el Abidine Ben Ali, le «rempart contre l’intégrisme» en Afrique du Nord, le Mozart de la finance, Jean Marie Messier (Vivendi), le Paganini de l’équarrissage des entreprises en difficulté, Bernard Tapie, les coqueluches des nuits parisiennes, les hommes d’affaires William Kazan, Akram Ojjeh et Samir Traboulsi, le publicitaire Raghid Al Chammah, le magicien du clavier électronique, Imad Lahoud, faux décrypteur du listing Clearstream, auparavant en Afrique le général Mobutu Sessé Seko du Zaïre, puis pour cause de pétrole les présidents Omar Bongo (Gabon) et Gnassimbé Eyadema (Togo), la France a jeté son dévolu au début de la décennie 1990 sur Rafic Hariri, puis sur son héritier Saad Hariri, avant de succomber devant le nouveau petit génie de la République, Nicolas Sarlozy, seul homme à pouvoir restaurer la sécurité de la France, à redresser ses finances publiques en état de faillite, le principal barrage à l’extrême droite française, le tombeur de la gauche et le redresseur de la France, le champion de la lutte contre l’antisémitisme et de la discrimination positive, le sauveur suprême en somme.

La suite est connue pour l’un comme pour les autres, avec pour deux des chouchous français, Mobutu et Ben Ali, une interdiction du territoire français à leur éviction du pouvoir, après plusieurs décennies de bons et loyaux services. L’ingratitude est la loi suprême des états pour leur survie. Avis donc aux apprentis dictateurs.

II • La France intoxiquée par son propre poison
A l’instar des autres pays arabes, le Maghreb souffre de l’absence d’un projet viable de société, d’une déperdition d’énergie et d’un autoritarisme bureaucratique. Un quart de siècle après le vent de fronde qui a soufflé sur le Maghreb, en 1984, alimenté par un mécontentement populaire diffus et par le marasme économique mondial, dans un monde arabo musulman en crise d’identité, un nouvel élan populaire risque de mettre à bas le savant édifice mis sur pied sur la rive sud de la Méditerranée en vue d’y pérenniser l’hégémonie occidentale sur la zone. De maintenir le Maghreb en situation de marché captif, un défouloir de la société occidentale pour son tourisme de masse, son atelier au rabais pour le maintien de la compétitivité internationale de l’Europe, le refuge de ses retraités en fin de vie, le glacis stratégique du pacte atlantique face à la percée chinoise en Afrique, son arrière cour économique et sa basse cour politique.
Débordant les relais traditionnels du pouvoir, tant les partis politiques que les syndicats, la «révolte des ventres creux» a frappé en janvier 2011, la Tunisie, le plus homogène démographiquement mais le plus démuni de ressources de ce qu’il est convenu d’appeler le Maghreb central. Avec l’Algérie et le Maroc, ces trois pays forment un ensemble régional de plus de trois millions de km, dont les perspectives, à en juger par les statistiques, paraissent sombres. Avec 80 millions d’habitants, le Maghreb verra sa population augmenter d’un tiers pour atteindre les cent vingt millions à l’horizon de l’an 2020.

Ce partenaire de premier plan de l’Europe, dont il borde le flanc méridional, à la jonction du monde arabo berbère et africain, a vu son économie sinistrée par la cléptocratie, le népotisme, la prédation de son économie, les tares propres aux dictatures, et, dans un contexte de mondialisation accélérée et de concurrence exacerbée, par la prépondérance des échanges avec l’ancienne métropole sur la coopération Sud Sud, les échanges interarabes et arabo africains.
La chute de la dictature tunisienne porte condamnation de la complaisance de la classe politico médiatique française à l’égard de Ben Ali: Du vacancier de Bizerte, Bertrand Delanoë, Maire socialiste de Paris, au résident de Sidi Bou Saïd, le bi national Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, à Pierre Lellouche, ministre de l’Industrie, à Charles Pasqua, dont le fils y trouva refuge pour échapper à la justice de son pays, à Guillaume Sarkozy, frère aîné du président français, à l’entrepreneur Pierre Besnainou, candidat potentiel à la présidence du CRIF, toute la cohorte des intellectuels médiatiques, pensionnaires gracieux des sites balnéaires de la Tunisie, qui ont assuré sa promotion, celle de son paradis d’enfer et la survie de son dictateur.

La diplomatie occidentale, particulièrement française, parait déconnectée des réalités de la société arabe, en ce que son contact se réduit aux élites locales vieillissantes sans rapport avec le bouillonnement de sa propre jeunesse, dont les analyses, de surcroît, se fondent sur des présupposés idéologiques.
Si personne, selon l’expression des dirigeants français, n’a rien vu venir des événements de Tunisie, la première révolution démocratique du XXI me siècle, c’est pour l’évidente raison que les Français se sont aveuglés eux-mêmes, s’intoxiquant de leur propre poison. Les principaux intervenants dans les médias français étaient recrutés dans le cercle des thuriféraires du régime tunisien. La fréquence des apparitions médiatiques du directeur des « Cahiers de l’Orient », Antoine Sfeir, était ainsi proportionnelle à l’importance de sa production laudative sur la Tunisie. De même pour le directeur de l’Observatoire des Pays Arabes, Antoine Basbous, à la mesure du torrent de boue qu’il a déversé sur le Monde arabe, l’arabisme et le nationalisme arabe, comme en témoigne sa philippique ânonnée dans la revue néo conservatrice proaméricaine «Le meilleur des Mondes».
Il en va de la Tunisie, comme du bunker de Saddam Hussein, comme de l’analyse haririenne de la situation libanaise, qui présente le chef du clan saoudo américain au Liban comme «le rempart de la modernité face à l’obscurantisme» dont il a longtemps été, pourtant, le financier occulte via ses parrains wahhabites. Deux cautions exotiques à des analyses rétrogrades et à des élucubrations fantaisistes. Une fonction assumée, au même titre, par les amazones gadgets de la diversité sarkozyste, Rachida Dati, ancien ministre de la justice, Rama Yade, ambassadeur de France à l’Unesco et ancien ministre de la jeunesse et des sports, et Fadela Amara, ancien secrétaire d’état à la ville.

III • L’offre de Michèle Alliot Marie, non un lapsus, mais un réflexe pavlovien.
Intimer l’ordre à l’ivoirien Laurent Gbagbo de déguerpir dans la semaine sous peine de sanction et proposer, dans le même temps, l’expertise policière française pour la répression d’un soulèvement populaire en Tunisie relève, à tout le moins, d’une aberration mentale sans doute unique au monde, à l’effet de discréditer durablement la France de tout crédit moral. Que l’on se détrompe toutefois. L’offre du ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot Marie de Hammamet, de prêter main forte au régime tunisien face aux manifestants ne relève pas d’un lapsus, mais d’un réflexe pavlovien.

Elle traduit la coopération franco-tunisienne «exemplaire » dans le domaine de la police, non pas en Tunisie, mais en France même, où, pas moins d’une centaine de commissaires et inspecteurs de la police tunisienne étaient « insérés » dans le dispositif de surveillance de la communauté arabe en France, sévissant au nom de la prévention du terrorisme, en tant qu’auxiliaires de la police politique tunisienne avec son cortège de filatures, d’écoutes téléphoniques et d’accès au fichiers.

Et plutôt que de se gargariser des vertus de la démocratie à la tunisienne, plutôt que de nous avoir gargarisé avec les sempiternelles ritournelles sur le rempart contre l’islamisme que représente cette «dictature éclairée», ces grands défenseurs autoproclamés de la démocratie auraient dû se plonger dans la lecture salutaire d’ouvrages critiques publiés, tel «la Régente de Carthage» de Nicolas Beau et des révélations quasi quotidiennes de son site «Bakchich», de même que le livre de Mohammad Bouebdelli « Le jour où j’ai réalisé que la Tunisie n’est plus un pays de liberté » (www.bouebdelli.org) et les mémos révélés par WikiLeaks, en décembre 2010, un mois avant la chute du tyran, qui constituaient une véritable radioscopie des turpitudes du régime, un exposé des dérives de cet état policier, chouchou de l’Occident.
L’honneur de la France est de restituer à la Tunisie l’argent ponctionné au peuple tunisien pour les besoins de la propagande du dictateur. Qu’il s’agisse des politiques, des nombreux journalistes ou des personnalités publiques, la restitution de l’indu constitue une mesure de salubrité publique et la disqualification des laudateurs, une mesure de décence devant de telles dérives, tant il est vrai que le plus grand camouflet infligé à ces propagandistes aura été que celui qui était présenté comme un rempart contre l’Islamisme n’a trouvé refuge qu’au sein du principal foyer de l’intégrisme, l’Arabie saoudite.

IV • Le pays du Jasmin, miroir déformé de l’Occident
Décrié pour son usage abusif du népotisme, de la répression, de l’intimidation et de la corruption, la Tunisie a bénéficié, sous Ben Ali, pendant 23 ans d’une étonnante mansuétude de la part des pays occidentaux, plus prompts à dénoncer les violations des droits de l’Homme en Iran ou en Syrie que dans l’arrière cour de la France (Tunisie, Maroc, Gabon, Tchad), plus prompts à s’enflammer pour le Darfour que pour Gaza, pour le Tibet que pour le Yémen.
Plus prompts à fustiger la fraude électorale en Iran, à grands renforts de campagne médiatique que le trucage massif en Afghanistan, ou la parodie de la démocratie à la tunisienne ou encore la vénalité de la féodalité politique du bloc parlementaire du milliardaire libano saoudien Saad Hariri au Liban. Plus prompts enfin à carboniser un chef d’état coupable d’avoir prolongé son mandat de trois ans, rien que trois ans, le libanais Emile Lahoud, que leurs clients arabes multirécidivistes de la reconduction, l’Egyptien Hosni Moubarak (28 ans de pouvoir) ou le tunisien Ben Ali (23 ans de pouvoir) ou encore les dinosaures de la Françafrique.
Doté d’une coterie familiale agglomérant des trafiquants de drogue, des écumeurs des mers et des prédateurs des banques, le roitelet tunisien a trôné, en partage avec son envahissante épouse Leïla, sur le pays du jasmin, devenu, au fil des ans, le royaume putride de la corruption, une parodie de démocratie, l’alibi occidental à la lutte contre le fondamentalisme religieux, le miroir déformé de l’occident, la face honteuse de ses pratiques dévoyées.

Tout le monde garde présent à l’esprit la prestation de Nicolas Sarkozy prônant depuis Tunis une division raciale du travail sur le pourtour méditerranéen, sur la base des stéréotypes coloniaux de la France. «Vous avez une main d’oeuvre qui ne demande qu’à être formée, nous avons beaucoup d’intelligence et beaucoup de formation. (…) Ensemble, avec votre main d’oeuvre, avec nos écoles, nos universités, avec ce que nous échangerons, nous pouvons créer un modèle qui triomphera dans le monde entier», avait soutenu le 29 avril 2008 à Tunis le président français devant un parterre de cinq cents patrons français et tunisiens.
La conjugaison de la main d’oeuvre arabe et de l’intelligence française constitue une variation sur le thème récurrent de la pensée subliminale française, la traduction du rêve extatique d’une fraction de la population française depuis plusieurs générations qui se résume par cette formule lapidaire mais hautement expressive: «faire suer le burnous». Une rengaine orchestrant une mauvaise réédition d’une mauvaise émission de télévision «la tête et les jambes», le mauvais remake d’un mauvais film qui a ponctué tout le long du XX me siècle l’imaginaire français de la «chair à canon», au «bougnoule», au « sauvageon», à la «racaille» au «karcher» à la toute dernière saillie sarkozienne de Tunis. En renvoyant Ben Ali, le «manuel» Tunisien a administré un magistral coup de pied au «cérébral» Français, le renvoyant dans ses pénates toute honte bue de tant de dévoiement.

Overseas officer des services américains, Ben Ali a été un observateur privilégié du soulèvement syndical de Gdansk, dans la décennie 1980, en sa qualité d’ambassadeur de Tunisie et observateur pour le compte des services occidentaux de la contestation minière en Pologne. De retour dans son pays, en sa qualité de ministre de l’intérieur, il a fait de la Tunisie, en complémentarité avec le Maroc, la plate forme opérationnelle majeure des services américains et israéliens, dont il sera leur interface au plan locale. Un rôle dévolu par la suite à Kamal Morjane du temps de son passage au ministère de la défense avant son basculement vers le ministère des Affaires étrangères et sa promotion au rôle de caution du régime post Ben Ali.

Depuis 2002, Tunis est le siège du bureau régional du MEPI (Middle East Partnership Initiative), dont la couverture philanthropique de ses objectifs masque un soubassement sécuritaire. Bien qu’antérieur à l’installation du MEPI, l’assassinat en Tunisie des deux principaux adjoints de Yasser Arafat, Khalil Wazir, alias Abou Jihad, le chef militaire, et Salah Khalaf, alias Abou Iyad, le chef du renseignement, ne relève pas d’un pur hasard. Infligeant un dégât considérable au leadership palestinien, leur élimination a favorisé la promotion d’un bureaucrate poussif, en la personne de Mahmoud Abbas.

V • Les premières émeutes globales de la mondialisation
« La montre Rolex avant cinquante ans », brandi comme un signe de réussite sociale par le publicitaire tapageusement ostentatoire Jacques Séguéla, ne constitue pas un impératif de vie pour une large fraction de la planète. L’immolation, loin de revêtir un phénomène de mode, constitue, dans cette optique, la forme la plus aigue d’une protestation non bureaucratique, qui témoigne du degré d’exaspération et de l’intensité de la désespérance humaine des «laissés pour compte» de la société d’abondance.

Au-delà du cas spécifique de la Tunisie, force est de constater que les émeutes populaires qui ont eu lieu simultanément, en 2010-2011, en Algérie, en Tunisie, en Egypte, en Jordanie, au Yémen, en Iran, en Chine, dans les banlieues françaises, constituent les premières émeutes globales de la mondialisation. Ces explosions de violence, sur tous les continents, démontrent le caractère explosif de la combinaison de la corruption et des difficultés économiques, su fond de hausse des prix des matières premières. Ces explosions de violences retentissent comme autant de symptômes qui portent la marque du dysfonctionnement d’un système d’un monde mu par une économie mondialisée.
Le consensus de Washington et son prolongement européen, le consensus de Bruxelles, avec leur cortège de programme d’ajustements structurels, de délocalisation, de privatisation, de libéralisation et de spéculation a provoqué une perte colossale de l’ordre de 25.000 milliards de capitalisation boursière, soit un coût infiniment plus élevé que le budget prévu pour la réhabilitation et la dynamisation de l’ensemble des économies du tiers monde.

La modernité a un corollaire que le sociologue Zygmunt Bauman qualifie de «coût humain de la mondialisation»: une production croissante de larges zones de rebut de l’humanité, la version moderne du lumpen prolétariat.

Mais loin de participer d’un effet domino, le basculement de la Tunisie relève d’un effet boomerang. La défaite arabe de 1967 a provoqué la chute de la monarchie libyenne, la perte de la base américaine de Wheelus et la base anglaise de Benghazi entraînant la perte pour l’Otan de la façade occidental de la Méditerranée au bénéfice du camp arabe. Elle s’est prolongée par le coup d’Etat du Soudan, Gaâfar Al Noumeiry et du coup d’Etat en Irak.
Le traité de paix israélo-égyptien de mars 1979 a été compensé par la chute de la dynastie Pahlévi ; l’invasion américaine de l’Irak avec l’éviction d’un pouvoir sunnite dans l’ancienne capitale des abbassides a provoqué un séisme dupliqué par l’élimination du chef du clan saoudo américain au Liban, Rafic Hariri; le démembrement du Soudan, la chute du rempart de l’intégrisme de l’Afrique du Nord ; la capitulation de Barack Obama face au diktat israélien dans les négociations de paix israélo palestiniennes, la chute du gouvernement pro américain de Saad Hariri au Liban.

Tous les dirigeants pro occidentaux du tiers monde arabo musulman sont sous perfusion américaine: Hamid Karzai (Afghanistan), Noury al Malki, (Irak), Mahmoud Abbas (Palestine), Hosni Moubarak (Egypte), y compris la dynastie wahhabite et naturellement leur enfant chéri, Saad Hariri. En intronisant Rafic Hariri «martyr de l’Occident » et son héritier politique, Saad Hariri, comme «le rempart de la démocratie en terre arabe», il est à espérer que les dirigeants occidentaux ne s’en mordent pas le doigt très prochainement. La servilité à l’égard de l’Amérique ne constitue en aucune manière un gage absolu de pérennité.
La focalisation égyptienne sur la levée d’une milice sunnite au Liban, non pour participer au combat pour la libération de la Palestine, mais pour faire contrepoint au mouvement chiite libanais Hezbollah, en plein démembrement du Soudan, sur fond de grogne électorale et de contestation populaire en Egypte, a constitué la marque d’une aberration mentale absolue, un acte de dévoiement suicidaire du régime égyptien qui risque d’obérer grandement les chances successorales de l’héritier Moubarak, dans la foulée du collapsus tunisien.

Hosni Moubarak, en Egypte et Saad Hariri au Liban se doivent de bien intégrer dans leur raisonnement les évènements de Tunis et réfléchir aux conséquences de leur acte et que l’Égyptien garde bien en mémoire le précédent de son prédécesseur, Anouar El Sadate, et Saad Hariri celui de son propre père.

La Tunisie a constitué un avertissement sans frais pour les gérontocrates arabes (Hosni Moubarak d’Egypte, Ali Abdallah Saleh du Yémen, Abdallah d’Arabie) et la visite du sous secrétaire d’état américain Jeremy Feltmann à Tunis, a signé le primat de la diplomatie américaine dans cette ancienne chasse gardée de la France, déconsidérée désormais par son comportement en porte à faux. La cécité politique a un prix, la suffisance aussi.
Aux apprentis dictateurs arabes, de méditer le sort funeste d’Anouar El Sadate (Egypte), de Bachir Gemayel (Liban), d’Abdallah 1er de Jordanie, de Wasfi Tall, le premier ministre jordanien bourreau des Palestiniens durant le septembre jordanien, Noury Saïd (Irak) premier ministre anglophile d’Irak, Benazir Bhutto (Pakistan), interface des néo conservateurs américains et du Commandant Massoud Shah (Afghanistan). Et aux aspirants dictateurs de méditer le sort funeste du Chah d’Iran Reza Pahlévi, de Mobutu Sessé Seko (Congo Kinshasa) et de Ben Ali (Tunisie), tous trois, une fois leur prestation achevée, interdits de séjour dans des pays dont ils ont été les sous traitants officieux.

Errare Humanum Est, Perseverare Diabolicum.













René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants : —« Liban: chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne); « Aux origines de la tragédie arabe"- Editions Bachari 2006.; "Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français"- Harmattan 2002. « Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000); « Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998); "De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde", Editions l'Harmattan Mai 2009.
Son blog : http://www.renenaba.com/

René Naba est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de René Naba publiés par Mondialisation.ca

in http://mondialisation.ca/

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jeudi 27 janvier 2011

Dîner du Siècle : les manifestants embarqués - Politis

Dîner du Siècle : les manifestants embarqués - Politis

jeudi 27 janvier 2011, par Xavier Frison

Hier soir 26 janvier se tenait un nouveau dîner du Siècle, ce rendez-vous régulier des élites économiques, politiques et médiatiques françaises autour de bons petits plats servis dans les augustes locaux de l’Automobile club de France, place de la Concorde (VIIIe arrondissement de Paris). Comme le montre notre vidéo, les quelque 80 militants venus protester pacifiquement contre ce symbole de la collusion des puissants n’étaient pas les bienvenus.


Dès 19h30, la police, présente en nombre avec une douzaine de camionnettes de CRS, encerclait les militants, avant de procéder à des interpellations systématiques « pour contrôle d’identité ». Deux cars seront nécessaires pour embarquer tout le monde. Auparavant, un premier groupe d’une dizaine de manifestants avait fermement été prié de reprendre le métro.
À 20h20, tous ce petit monde était évacué, laissant le champ libre aux grosses berlines à vitres noires et à leurs privilégiés occupants. Ligne svelte et portable vissé à l’oreille pour la jeune génération, ventre rond et air bonhomme pour les plus anciens, tous s’engouffraient dans les locaux de l’Automobile club de France. Juste à temps pour assister à la passation de pouvoir entre Denis Kessler, ex-numéro 2 du Medef, et Nicolas Notat, ancienne secrétaire générale de la CFDT, à la présidence du Siècle. Tout un symbole.

À lire aussi : le billet de blog de Michel Soudais sur le précédent rassemblement militant autour du « dîner », et un article du site France-info.com de la même période qui en dit un peu plus sur ce sympathique cérémonial.

vendredi 21 janvier 2011

La Embajada de Estados Unidos en París tuteló, inspiró, diseñó y consiguió que se aprobase Hadopi

La Embajada de Estados Unidos en París tuteló, inspiró, diseñó y consiguió que se aprobase Hadopi

Hadopi Made in USA

La Embajada de Estados Unidos en París, como la de Madrid, fue el centro de operaciones (y conspiraciones) de los partidarios de cerrar webs “piratas” en base al concepto que del término pirata tienen los dueños y señores del tinglado industrial que financia generosamente al viejo Partido Demócrata y ya veremos si algunos más, según un sapo travieso amigo de Dan Glicksman que salta en una charca de Londres en la que flotaba ayer una hojita con las claves de WikiLeaks.
Vamos con Hadopi después de esta simpática presentación, ya perdonarán pero hay nuevos lectores a los que es mejor dar alguna clave sobre lo que vendrá, pero aún no se puede contar. Hadopi, esa ley Made in USA 100%, en lo que ya parece una franquicia de leyes contra Internet. Con políticos (y ojo a los altos funcionarios) haciendo de reponedores, “cambia esto y pon lo otro no se enfade el embajador”. Un filántropo que cocina el menú que le preparan en Washington.
Para algunos románticos es más doloroso lo de Francia pues pensaban que la vecina republicana era más independiente o celosa de su identidad. Pasen y vean una historia “asombrosa” como dice Le Monde. Una historia viva, eso es lo peor, por la que no es fácil pasar sin sentir bochorno. La oficina Hadopi estaba en casa del embajador.
La embajada maniobraba y tutelaba el trámite partlamentario, gestionaba la estrategia, sustantiva de cambios formales pero nunca de fondo y como denuncia Le Monde, periódico salvado de PRISA&Sarkozy por nuestro amigo Xavier Niel, hasta se permitía, Santos Inocentes, despreciar al capataz.: los politicastros que no se enteran y lo hacen todo mal. Encima.
Todo el proyecto de ley fue controlado por la embajada pero además con malas pulgas, por ejemplo se tilda la conducta de los diputados franceses, por lo tanto de la Asamblea de pueblo pero sin el pueblo de “teatro del absurdo”. Es entonces, ya cansados de la inoperancia secular de la clase política de los 80 a aquí, cuando se entra en acción al estilo USA. Se trabaja al topo. El elegido es un asesor jurídico del Ministro de Cultura que les explica como Van Damme, la mejor ruta para sacar adelante el proyecto. El topo jurídico les trata de tranquilizar: Ganaremos. Acertó. Como en España.
La Embajada de París como imaginará el lector trabaja con la MPAA (Motion Picture Association of America) y la RIA (Recording Industry Association) tan estrechamente que es difícil no confundirse y pensar que estamos en sus sedes. Esto es un tinglado, señores. Esto no puede ser la embajada de un gobierno soberano. Esto es Hollywood y las multinacionales discográficas. El embajador pasaba por allí.
Estas dos “asociaciones” dejan claro que la aprobación de Hadopi y su evolución es una “prioridad muy importante” ya que debe servir de ejemplo de lo que tiene que hacerse con otros países europeos. Los americanos comienzan a elogiar a los políticos, las cosas como en España se van arreglando. El burrito ya anda. Por ejemplo, les encanta como prospera la creación de una tarjeta subvencionada para animar a los jóvenes a “descargar legalmente” de determinados sitios, los portales de Olcese parecen. Un sistema que beneficia principalmente a los productores de EE.UU. y distribuidores, explica Le Monde.
Los diplomáticos de Bush (luego de Biden) se muestran optimistas porque el Plan está en muy buenas manos. El ministro de Cultura, el turista sexual amigo de Sinde, sobrino de Mitterrand, ha nombrado a Patrick Zelnik, productor de Carla Bruni. Paren las máquinas… tragaperras. Vaya tropa. Mira que lo contamos.
Por su parte la BSA (Business Software Alliance) pide derogar el artículo 15 que se ha colado procedente de anterior ley (Création et Internet) y aprobada en 2006 . La BSA, los favoritos de Sebastián, está analizando las posibles repercusiones de un artículo que requiere el código fuente de los DRM.
Los ejecutivos de la BSA explican en sede diplomática a las autoridades francesas que entregar el código fuente es como contar sus secretos. Los franceses relativizan el problema: “el artículo 15 nunca se aplicará, pero eliminarlo nos puede ocasionar problemas con algunos parlamentarios que hemos convencido para apoyar Hadopi”. Los necesitamos.
Al final, una vez publicada la ley, el artículo 15 – el que nunca se aplicará- reduce, además, su ámbito de aplicación. Los editores no deben entregar el código fuente de forma sistemática. Además los topos les tranquilizan. La información procede de sus hombres en el Ministerio de Cultura y el de Economía Digital (mujer), así como el secretario general de una alta autorité administrative indépendante. Fíjate si será independiente que trabaja para el gobierno y además de un país que no es el suyo. Por su puesto es Chevalier de la Légion d’Honneur and Commandeur des Arts et Lettres.
“Señor embajador, el texto es muy vago sobre las modalidades y aplicaciones lo que nos permitirá hacer que la medida languidezca. Ahora lo importante es contar con los votos de esos parlamentarios para sacar adelante Hadopi”. El redactor de Le Monde que ha buceado en los cables de WikiLeaks con alguna referencia a Hadopi ya ha comenzado a sonrojarse. Es lo que tiene pasar la tarde leyendo cables…
“Cuando la ley Hadopi es finalmente promulgada lo diplomáticos de EE.UU. se felicitan de haber conseguido en Francia un arsenal represivo más duro que en los Estados Unidos”. Aquí el redactor es posible que salga directo al servicio. Vómito y descanso. Pero ojo que viene la última curva y en la señal anuncian España. Yves Eudes, el redactor de Le Monde, que está buceando en los clasificados de WikiLeaks sobre la materia, nos cuenta:
Paralelamente, la embajada de los Estados Unidos en Madrid le había presentado el proyecto francés al gobierno español para inducirlo a inspirarse en el mismo. La presión de los Estados Unidos sobre España es permanente, porque las asociaciones profesionales del show business afirman, apoyan, que es el país de Europa dónde la piratería es la mayor.
“Sin embargo, los estadounidenses están luchando para imponer sus puntos de vista a los españoles. En octubre de 2009 durante una reunión en la Cámara Americana de Comercio de Madrid, un “secrétaire d’Etat” del Ministerio de Cultura español, niega las acusaciones de EE.UU., que califica de “leyendas urbanas”. Salta la alarma, pero, sigue el redactor de Le Monde:
El contraataque está listo: el Secretario de Estado es invitado a Washington para reunirse con representantes de la industria de la música y el cine. A su regreso parece más abierto a las sugerencias de EE.UU.
Al mismo tiempo, el CEO de Hollywood, Dan Glicksman, filántropo y buen amigo del actual embajador, llega a Madrid y lo primero que hace es reunirse con Sinde y Sebastián. Por cierto, atentos al cable que viene de Mr. Miguel Tasa Google y BSA. No nos despistemos, todo llegará.
El caso es que la ministra y el ministro le anunciaron al embajador que están decididos a actuar contra la piratería, pero se aplicará un “modelo español, más democrático que la ley francesa”. Consistirá en bloquear los sitios de descargas ilegales, sin atacar a los usuarios que piratean a pequeña escala. Los americanos lo ven como un primer paso, pero mantendrán la presión para inducir a España a proponer medidas más represivas.
Hasta aquí el el “reportaje” con la ayuda de Le Monde, WikiLeaks y quizás, sobre todo del soldado Manning (no te olvides de él). Sobre el relato que hace el prestigioso periódico francés de las presiones de EE.UU en España, bien se puede añadir vía WikiLeaks también que tres meses después es la propia ministra de Cultura quien reconoce abiertamente al embajador que este primer paso (la actual ley) es eso, un primer paso.
Todavía no ha finalizado su trámite parlamentario y ya están valorando la posibilidad “por las presiones de la industria” (href=“http://www.nacionred.com/lobbies-pi/aldo-olcese-el-hombre-que-hace-bueno-a-teddy-bautista”>Olcese plus) y EE.UU de tener que endurecer la legislación.
En eso trabajan los del lobby. Incluso con algún “usuario” de pega como florero legitimador.
Sigue la pista de las subvenciones y de las transferencias a los nacionalistas. Esto es una vergüenza nacional. En la nación España, en la nació Catalunya, en Euskal Herria, en la France y en lo que nos une: la Nación Red.

Vía | Le Monde
Foto | tobiwei

in http://www.nacionred.com

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El Partido Pirata sueco califica de "repugnante" la presión de EE.UU para imponer su ley

El Partido Pirata sueco califica de "repugnante" la presión de EE.UU para imponer su ley

    Rick Falkvinge and Julian Assange
    El Gobierno de Estados Unidos está impulsando la creación de un Gran Hermano en Suecia, incluyendo draconianas medidas de retención de datos, a fin de combatir hasta las infracciones más leves de los derechos de autor en nombre de los intereses estadounidenses. Esto es tan maloliente y repugnante que francamente no sé por dónde empezar. – Rick Falkvinge
    Los cables del embajador en Estocolmo (Suecia) filtrados por WikiLeaks ponen de manifiesto que los Estados Unidos no se limitaron a guiar a los políticos hasta en los pequeños detalles legislativos y procedimentales, sino que convirtieron la embajada en el centro de operaciones o nexo entre el lobby del copyright y el gobierno.
    Nada que en principio sorprenda (a pesar de su gravedad) ni en nuestro país ni menos en esas latitudes nórdicas donde el periodismo de verdad ha descubierto ya la habitación o madriguera de los topos que se dedican a espiar al personal. ¿Qué más le hace falta a la clase política y editorial europea para despertar?.
    Volvamos rápido a la propiedad intelectual… y las últimas revelaciones de WikiLeaks en Suecia para no caer en la melancolía nacional o soltar algún “improperio” que llamarán crispación los mismos políticos que tapan la corrupción, celebran el sueldo empresarial de sus ex, entierran el Caso Couso y anuncian más censura.
    En Suecia y más concretamente en la embajada de EE.UU en Estocolmo se presume, como aquí, de estar en contacto con “la gente clave en los puestos clave” de las oficinas del gobierno. ¿Os suena?. La topera nacional que evidentemente es internacional. La vergüenza nacional que evidentemente es internacional. El ejemplo cableado: “El gobierno sueco también estuvo de acuerdo en hacer los cambios necesarios (en la ley) para que sea más fácil rastrear a las personas que están detrás de las direcciones IP”. Así de claro se explica el embajador de los EE.UU. cuando da por hecho que la sociedad civil no se va a enterar de lo indecente que es la diplomacia y la política.
    Desde la embajada de EE.UU se enorgullecen de la tutela que hacen de todo el proceso legislativo sueco (bananero total) y en especial de la cooperación que existe entre los funcionarios de la embajada y los funcionarios del Ministerio de Justicia de Suecia que están trabajando “detrás de la escena”, traicionando al parlamento y a la dignidad de su país.
    En 2008 la embajada envía una lista con seis puntos a cumplimentar en sede parlamentaria y luego pasar al boletín oficial para convertirlo en ley. Un año más tarde cinco de los seis puntos “sugeridos” forman parte de la ley IPRED (la Sinde o Hadopi del país que un día fue modelo para muchos). Los puntos son, esto es lo mejor, un documento (pdf) que incluye las recomendaciones de la IIPA (International Intellectual Property Alliance), ya sin disimular.

     

    WikiLeaks por Navidad

    WikiLeaks por Navidad

    La “Hadopi sueca” entró en vigor en abril de 2009. Un año y medio después (aproximadamente) y por navidad, Rick Falkvinge (en la primera foto que encabeza este post junto al hombre que ha desvelado la corrupción global) recibe un regalo sorpresa de un amigo invisible. Se sugiere que podía venir de un australiano aficionado a los ordenadores, pero se mantiene en secreto la autoría del generoso donante.
    El paquete sorpresa contenía un importante documento (había muchos más) que el pirata sueco se apresuró a publicar en su blog. El cable que desnuda al embajador dirigiendo la política sueca sobre propiedad intelectual no se puede encontrar en la propia web de WikiLeaks pero si que estaba en poder de un periódico que no lo publicó.
    Como era de esperar los nuevos cables han puesto en evidencia que la embajada de EE.UU era más bien la oficina parlamentaria en Suecia de la industria del copyright y que no hay diferencia alguna entre la estrategia del lobby carroza y la diplomacia americana (o la gran mayoría de los embajadores, que aquí está la clave). “Es un sector estratégico (como el armamento) por lo tanto sujeto al interés nacional” viene a ser el argumento de defensa de los americanos y sus pelotaris en los gobiernos europeos.
    Lo que no dicen es que una empresa como Google ha criticado muchos aspectos de la legislación que se impone desde las embajadas, incluido ACTA. Así queda en evidencia que el interés estratégico lo es de un viejo conglomerado industrial monopolístico y del Pentágono (por aquello de tener vigilado al personal) pero no del mercado libre en el que Google sin asistencia, más bien le ponen pegas, se las arregla para triunfar.
    Hay un asunto fundamental. Toda esta red de embajadores que parecen directores generales de la MPAA han convertido ciertamente las legaciones en delegaciones de un viejo negocio en descomposición representado a nivel global, qué casualidad, por una nómina de embajadores que coincide – con alguna excepción que confirma la regla- con la red de apoyos (financieros) a candidatos demócratas o republicanos que reciben también sus buenas transferencias del lobby en cuestión.
    No hay que ser Agatha Christie para quedarse con la “curiosa” coincidencia. Ni ser un gran periodista de investigación para ver lo que en España casi nadie quiere escuchar: la truculenta verdad de la diplomacia de EE.UU. Nuestras élites 30 años después del 23-F todavía tienen miedo del “amigo americano”. El silencio como ha escrito Pablo Sebastián es estremecedor.
    Y es que lo grave, explica Rick FalkVinge, no es que EE.UU. dirija al gobierno sueco algunas recomendaciones generales sobre comercio exterior y legislación, lo grave es que esas recomendaciones son imposiciones de la industria del copyright al propio embajador o algo peor: la embajada es una delegación de Hollywood y los “40 principales” de la RIAA. Por eso en algún momento el embajador en Suecia pide un poco de paciencia a los de Hollywood y compañía o…
    El Partido Pirata podría ganar más apoyos
    El embajador les ha hecho el spot a los piratas después del mal resultado de las generales. ¿Quién no va a simpatizar con un partido que además de preocupar al embajador supone un freno a las peores intenciones del lobby feroz?. Así es, votos como la mejor manera de presión. Por una vez coincido con el embajador de los EE.UU. Eso es lo único que les preocupa. En Suecia y en España. Probablemente nada más. Políticos libres ajenos a las presiones del lobby o de los ilustres artistas del copyright.
    Por eso con el político pirata (no confundir con los de Gürtel, Millet o Filesa) que ha recibido el regalo de WikiLeaks para proseguir con su batalla contra los abusos intolerables de las corporaciones y el Estado contra la libertad y la soberanía cerramos este post:
    Toda ley, toda investigación que ha sido hostil hacia la red, los jóvenes y los derechos civiles en Suecia en los últimos años lo ha sido por encargo del gobierno de los EE.UU. y las empresas estadounidenses. Ya sospechábamos que esto era así, pero siempre había pensado que podía venir un poco aquí y un poco de allá. No ser para tanto en definitiva. Fue un error. Todo es una imposición que se coordinada desde la embajada.
    La embajada ponía notas al gobierno según el grado de cooperación. Como niños timoratos ante el profesor. El compañero de Rick Falkvinge en el Parlamento Europeo, Christian Ensgtröm, ha resumido:
    Ahora sabemos que los políticos mienten todo el tiempo
    Foto | Piratpartiet
    in http://www.nacionred.com

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    mardi 18 janvier 2011

    Communiqué du collectif des normalien-ne-s indigné-e-s d’une ENS indigne
     
    Le Collectif ENS Palestine devait accueillir une rencontre exceptionnelle avec Stéphane Hessel le mardi 18 janvier en salle Jules Ferry. Madame Canto-Sperber s’était dite heureuse de la tenue de cette conférence, à laquelle devaient participer Benoist Hurel (secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature), Leila Shahid (ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union Européenne), Haneen Zoabi (députée au parlement israélien), Michel Warschawski (Israélien, fondateur du Centre d’Information Alternative, AIC), Nurit Peled (mère israélienne d’une victime d’attentat, fondatrice du cercle des familles endeuillées, Prix Sakharov pour la paix du parlement européen), Elisabeth Guigou (députée, ancienne Ministre de la Justice), Daniel Garrigue (député, porte parole de République Solidaire) et Gisèle Halimi (avocate, militante féministe et politique française).
    Nous apprenons avec consternation que la Directrice de l’ENS a décidé de revenir sur sa décision et d’annuler cette conférence à laquelle plus de 300 personnes étaient déjà inscrites, avant même que l’information ne soit relayée par les différents organisateurs/trices de cette conférence. Et c’est avec plus de consternation encore que nous lisons l’éditorial du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (http://www.crif.org/ ?page=articles_display/detail&aid=23242&returnto=accueil/main&artyd=70) qu’en l’absence de réaction publique de la part de la Direction, nous devrons considérer comme un compte-rendu fidèle des mécanismes qui ont conduit à cette annulation. Le CRIF se félicite en effet d’avoir réussi, grâce à ses ami-e-s Valérie Pécresse (ministre de l’enseignement supérieur), Bernard-Henry Lévy et Alain Finkielkraut (normaliens), Claude Cohen-Tanoudji (Professeur de Physique à l’ENS) et Arielle Schwab (Présidente de l’UEJF) à imposer ses vues à la Direction de l’Ecole et à censurer ainsi Stéphane Hessel, normalien, résistant, Ambassadeur de France, et co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’homme.
    Il est extrêmement inquiétant de voir des institutions publiques de renom, telles que l’ENS se soumettre à des pressions visant à étouffer la liberté d’expression. Par ailleurs, l’honnêteté intellectuelle et la probité d’élèves de l’Ecole est explicitement mise en cause, en des termes parfaitement scandaleux évoquant le totalitarisme et ainsi les heures les plus sombres de l’Histoire : "Un crime contre l’esprit que de confondre débat et militance politique, comme le font quelques élèves de l’école convertis au terrorisme intellectuel, modèle trotskiste pour les uns, stalinien pour les autres, et de là proposer leur doxa à l’ensemble de l’Université" dit le communiqué du CRIF !
    Nous appelons nos camarades normalien-ne-s à protester contre les pressions inacceptables de la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (valerie.pecresse@education.gouv.fr), mais aussi contre cette décision injustifiable de Madame Canto-Sperber, en envoyant des mails d’indignation à la Direction (monique.canto-sperber@ens.fr et veronique.prouvost@ens.fr) qui a cédé à ces pressions indignes.
    Par ailleurs, nous invitons nos camarades de l’ENS à participer au rassemblement contre la censure et pour la défense de la liberté d’expression le mardi 18 janvier à 18h30 Place du Panthéon à Paris.
    Collectif des normalien-ne-s indigné-e-s d’une ENS indigne.
    La LDH* appelle à ce rassemblement.

    * la LDH est l'affiliée française de la FIDH


    dimanche 16 janvier 2011

    Flambée des prix alimentaires : mêmes causes, mêmes effets

    14 Janvier 2011

    Edition : Les invités de Mediapart


    La part des spéculateurs sur les marchés alimentaires explique en partie la hausse continue des prix depuis l'été 2010. Les produits alimentaires sont devenus des actifs financiers comme les autres. Par Aurélie Trouvé, co-présidente d'Attac France.

    On se souvient en 2008 des images des «émeutes de la faim». Depuis, plus rien ou presque sur nos écrans, même si le nombre de sous-nutris a bondi et dépassé le milliard. Surtout, les causes de la flambée des prix n'ont en rien été supprimées. Il n'est donc pas étonnant que le monde connaisse de nouveau le même phénomène, avec une hausse continue des prix des produits alimentaires depuis l'été dernier et un indice des prix désormais plus élevé qu'en 2008. Comme vient de l'exprimer le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, Olivier de Schutter, nous vivons le début d'une crise alimentaire similaire à celle de 2008.

    Difficile de ne pas pointer tout d'abord la responsabilité majeure des Etats-Unis et de l'Union européenne dans la baisse des stocks céréaliers mondiaux, et ainsi dans la tendance à la hausse des prix. Difficile également de ne pas souligner le rôle des agrocarburants, qui ont détourné plus du tiers de la production de maïs des Etats-Unis l'année dernière. Les terres qui y sont consacrées sont autant de terres disponibles en moins pour le soja ou le blé, ce qui explique la hausse corrélative des cours mondiaux, directement liés aux prix américains.

    Mais encore plus que la flambée des prix alimentaires, c'est leur volatilité qui pose problème. Ces marchés ne répondent pas aux hypothèses strictes de l'économie néo-classique standard. Demande rigide, variation aléatoire et difficulté d'ajustement de l'offre, anticipations fausses des producteurs... pour de multiples raisons, les prix varient de façon extrême et chaotique. C'est pourquoi, historiquement, quasiment tous les grands pays ont fortement régulé leurs prix intérieurs pour les stabiliser. Mais c'était sans compter sur l'orthodoxie néo-libérale, qui a poussé depuis plusieurs dizaines d'années, sous l'égide de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et du GATT (relayé par l'Organisation mondiale du commerce - OMC - en 1995), à démanteler les outils de régulation des prix alimentaires, dans les pays du Nord comme du Sud. Désormais, leurs prix s'alignent sur les cours mondiaux.

    En particulier, les pays pauvres, soumis aux plans d'ajustement structurel pour rembourser leur dette, se sont lancés dans la dérégulation de leurs marchés. Confrontés au dumping des pays riches et à la concurrence des agricultures étrangères, engagés dans une spécialisation de leur agriculture pour exporter, ils ont vu leur agriculture vivrière décliner. Une très grande majorité est devenue importatrice nette de produits alimentaires, donc dépendante des cours mondiaux. Quand ceux-ci flambent, c'est un drame pour les populations pauvres urbaines, dont une grande partie du revenu va à l'alimentation. Et quand ils chutent, c'est un drame pour les paysans.

    Or, ces cours mondiaux suivent une course folle qui n'est pas prête de s'arrêter. Elle est alimentée par des spéculations de plus en plus massives sur les marchés à terme de produits agricoles. Créés il y a longtemps pour assurer aux vendeurs un prix à l'avance en fonction des «fondamentaux de marché», c'est-à-dire des anticipations de l'offre et de la demande physiques, ces marchés se sont emballés depuis le début des années 2000. Dérégulés notamment par le US Commodity Futures Modernization Act, ils sont devenus un refuge pour les hedge funds, fonds indexés et autres nouveaux spéculateurs, suite aux crises financières et à l'effondrement des autres actifs.

    De ce fait, la part des spéculateurs par rapport aux acteurs commerciaux (c'est-à-dire qui échangent réellement des biens agricoles) a explosé. Les produits alimentaires deviennent ainsi des actifs financiers comme les autres, dans une stratégie de rentabilité maximale des portefeuilles des investisseurs. En particulier, les fonds indexés, tel le GSCI de Goldman Sachs, regroupant des actifs très divers dont une petite partie seulement concerne les marchés agricoles, imposent de plus en plus à ces derniers leur propre logique. Une logique qui n'a rien à voir avec les fameux «fondamentaux de marché». C'est ainsi que, comme sur bien d'autres marchés financiers, les marchés à terme agricoles ont été en proie en 2008 à un afflux massif de nouveaux fonds et à une bulle spéculative, nourrissant la flambée des prix alimentaires avec les conséquences dramatiques que l'on connaît.

    D'autres causes de la flambée soudaine des prix ont été évoquées, le FMI soulignant par exemple la croissance de la demande alimentaire dans les pays émergents, mais qui sont vite démontées dès lors qu'on les confronte aux indicateurs mondiaux. Au fond, c'est bien la dérégulation des marchés qui est en cause, qui amplifie à l'extrême toute variation de l'offre ou de la demande sur les marchés. On pourrait donc se réjouir de l'annonce faite par la présidence française du G20 de s'attaquer (enfin !) à la volatilité des prix de matières premières. Mais ce serait vite oublier que le G20, dans les conclusions de ses derniers sommets, a appelé à entériner le cycle actuel de négociations de l'OMC, donc à poursuivre la dérégulation des marchés agricoles. Et que depuis la crise économique de 2008, il n'a proposé aucun outil pour contrôler réellement les marchés financiers. C'est pourquoi il n'est guère étonnant que ce grand chantier de la présidence du G20 se résume à de petites ambitions, qui ne viendront pas faire trembler l'industrie financière : accroître la transparence sur les marchés, améliorer le dialogue entre producteurs et consommateurs, étudier les produits dérivés et leurs mécanismes...
    Nous sommes bien loin des réformes profondes nécessaires et d'un «désarmement» des marchés à terme agricoles, avec par exemple leur suspension en période de turbulence, la restriction des positions de chaque agent, la suppression des marchés de gré à gré, beaucoup trop opaques... Bien loin également d'une résolution en amont de la volatilité des prix, avec une régulation des prix et des stocks alimentaires dans les pays et les grandes régions, qui pourraient à nouveau définir leurs politiques agricoles en fonction de leurs propres besoins. L'application de ce «droit à la souveraineté alimentaire», que portent de nombreux mouvements paysans, s'oppose à l'orthodoxie actuelle de l'OMC et des accords bilatéraux de libre-échange qui se multiplient dans le monde. Elle est néanmoins indispensable pour permettre aux territoires de s'orienter à nouveau vers l'agriculture vivrière et l'autonomie alimentaire... et d'échapper au diktat des cours mondiaux.

    in http://www.mediapart.fr

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    Comment la France a tué mon envie d'entreprendre | Eco89


    Par Alexandre Denjean | Consultant | 05/12/2010 | 12H59



    J'ai actuellement 34 ans et je me considère comme un vétéran de la guerre contre l'administration. Je vais vous raconter les deux pires années de ma vie.
    Ayant appris à faire des sites internet en autodidacte, je décide en 2008 de créer une entreprise pour développer cette activité, car je souhaite aussi que les sites web de ma ville soient moins affreux. Pour un webdesigner, ces sites font en effet « mal aux yeux ».
    Un ami retraité de la fonction publique (impôts) m'indique que fiscalement, le plus intéressant pour moi est de créer ma micro-entreprise. Je me renseigne également à la chambre de commerce et d'industrie de la ville de Sète, où l'on m'explique que je devrai payer l'Urssaf, mais sous forme de forfait trimestriel. On ne m'a jamais parlé d'autres charges supplémentaires.

    L'image idyllique du statut d'auto-entrepreneur

    Durant l'année, tout se passe plutôt bien. J'achète pour 5 000 euros de licences et je débute mon activité. Je me rends toutefois rapidement compte que je n'ai pas la patience nécessaire avec les clients que je qualifierais de pénibles (ceux qui ne sont jamais contents et qui, au final, essayent de vous arnaquer).
    Mes premières cotisations tombent et, sans aucun problème, je paye avec un fond de caisse au minimum mais suffisant pour tenir un an.
    En décembre, j'entends parler du statut d'auto-entrepreneur avec le portrait idyllique que nous en a tracé le gouvernement. Me servant principalement de cette entreprise comme d'un apport supplémentaire par rapport à mon principal travail de salarié, je me dis que cela me convient parfaitement. Du coup, en janvier 2009, je m'inscris. Les problèmes commencent, ainsi qu'une bataille administrative sans fin…
    Dès les premier mois, je suis surpris car je ne reçois aucun courrier de confirmation ; pourtant mon inscription avait marché car le site web m'avait indiqué que j'étais inscrit. J'avais correctement rentré mon numéro Siret et fait toutes les démarches. Connaissant l'efficacité de notre belle bureaucratie, je me dis que ça ne va pas être rapide… Je continue donc à facturer mes clients sans me poser de questions supplémentaires.

    Accumulation de charges

    Quelques mois plus tard, je reçois une lettre d'une caisse pour les professions libérales et artisanales. Ne fabriquant pas de chaises, je me dis qu'il y a un problème. D'autant plus que la somme demandée dépasse les 1 500 euros, ce qui n'est pas prévu dans ma trésorerie. Je les contacte donc et ils m'indiquent que je suis sous le statut libéral et non auto-entrepreneur !
    Ils se montrent néanmoins à l'écoute et réalisent que je suis de bonne foi. J'apprends aussi qu'il y a eu un problème lors de l'inscription de centaines de futurs auto-entrepreneurs en janvier 2009. Ma chance habituelle ayant encore frappé, je comprends que je fais partie du lot.
    Ensemble, nous remplissons un dossier de contestation et quelques jour plus tard, je reçois une lettre de confirmation m'affirmant que je suis bien revenu au stade de la micro-entreprise. Fou que j'ai été de les croire…
    En septembre 2009, je reçois un courrier de leur part et de l'Urssaf disant que je dois au total plus de 3 000 euros. Je prends peur et je décide en toute hâte de fermer l'entreprise avant que la situation n'empire. Je fais donc les démarches administratives afin que tout soit réglé le plus vite possible, les courriers étant envoyés en recommandé bien sûr. Toujours pas de nouvelles, je m'inquiète et commence à ressentir sur ma santé les effets du stress, je suis obligé de prendre un arrêt maladie d'un mois pour dépression en fin 2009.

    Opacité des organismes sociaux

    Début 2010, tout s'enchaîne : je reçois encore une lettre de cet organisme, des lettres de commandement de payer de l'Urssaf et une lettre de la Cipav [Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d'assurance vieillesse, une caisse de retraite pour professions libérales, ndlr] qui me demande de payer plus de 400 euros de charges.
    Panique à bord, d'autant plus qu'il m'est impossible de contacter la Cipav : les deux seules fois où j'ai réussi à les avoir, on m'a raccroché au nez en me disant que j'étais un incompétent et que je ne pouvais avoir raison. Impossible pour nous, pauvres entrepreneurs honnêtes, de faire valoir notre droit.
    En février 2010, je débute un diplôme universitaire dans le droit social. Les intervenants nous content les mérites des organismes sociaux, moi je rigole et leur prouve que c'est du grand n'importe quoi. Même les professeurs de droit sont choqués et l'un d'entre eux se charge du dossier. Grâce à lui, tout s'arrange durant un temps.
    Mais il ressort que l'Urssaf n'a jamais reçu le moindre de mes courriers. Pour eux, je suis toujours en régime micro alors que pour la Cipav, je suis en libéral. Devant ma bonne foi et les preuves dont je dispose, un accord est trouvé avec l'Urssaf et mon entreprise est signalée comme fermée le 31 décembre 2009, soit six mois plus tard.
    On me confirme que les autres organismes sociaux seront informés de ce qu'il s'est passé et que désormais, je n'ai plus rien à faire et que je serai remboursé du trop perçu. Là aussi, je fais les démarches nécessaires, mais ce qui suit me fait encore halluciner.

    Mon compte bancaire est bloqué

    Je reçois un courrier me disant que sur l'année 2008 (je ne sais toujours pas pourquoi cette année-là) je dois être remboursé de 648 euros. Enfin une bonne nouvelle, mais de courte durée… En effet, le remboursement ne venant pas, je décide de les appeler tout les jours afin d'obtenir une réponse. J'apprends en juillet que je ne toucherai finalement que 298 euros car les charges de 2009 ont été retenues. Ensuite, on me demande de payer environ 50 euros ; finalement, je ne serai remboursé que de 248 euros. C'est toujours ça de pris, maigre consolation pour la galère que je viens de traverser.
    Surprise en novembre 2010 : je reçois une lettre d'huissier m'informant que je dois payer sans délai la somme de 428,57 euros à la Cipav. De plus, je reçois une lettre du Trésor public qui me demande de payer 502 euros pour l'année 2009. Le Trésor public, fidèle à sa réputation, fait une demande de saisie deux semaine plus tard alors que je suis en train d'être conseillé par un juriste spécialisé sur la question. Mon compte bancaire est bloqué.
    Je panique et je ne vois pas de solution à ce problème. Nous sommes le 30 novembre 2010, et je pense au suicide en me disant que sauter du quatrième étage serait la solution pour arrêter enfin ce cauchemar. Mais une amie me sauve en parlant avec moi durant une heure. Il va donc falloir que je trouve un autre travail pour rembourser un de mes proches qui fait l'avance. Concernant la Cipav, j'ai adressé un courrier de contestation et au moment où j'écris ces mots, j'attends la réponse.

    Deux dépressions, du stress et une envie de suicide

    En conclusion, ce système a tué mon envie d'entreprendre. J'ai passé plus de 90% de mon temps à me battre contre des gratte-papiers totalement incompétents. Mon entreprise a été fermée mais avec un déficit de caisse de - 1 600 euros. Je n'étais certes pas très patient avec les clients difficiles, mais l'administration ne m'a pas laissé le temps d'apprendre le métier de commercial.
    Si un jour je dois remonter une entreprise, ce ne sera certainement pas en France. Je vais essayer de trouver une formation diplômante en informatique et je pense quitter le pays après ça. Au total, j'ai connu deux dépressions, des crises de stress à la limite de l'ulcère, et une envie de suicide.
    Mon entreprise avait un statut hybride : moitié micro-entreprise, moitié libéral-artisan. Je conseille à ceux ou celles qui veulent se lancer dans l'aventure de bien y réfléchir à deux fois avant. Quant à moi, cette aventure a été un vrai cauchemar, tout ça parce que j'ai voulu faire les choses honnêtement et payer les impôts que je devais au nom de la solidarité nationale. Solidarité que je n'ai jamais connue cela dit en passant…

    Photo : logo d'un homme en costume (Anynonymoose/Flickr)

    in http://eco.rue89.com

    [TRIBUNE] Al Jazira recompose l'échiquier, par Taoufik Ben Brik - Opinion - Tunisie - Nouvelobs.com


    Bouchez-vous le nez et dites : "Vous nous barbez !". Car il se passe apparemment un drôle de manège au royaume d'El Jazira. Les stratèges politiques s'adressent aux stratèges politiques, les éditorialistes aux éditorialistes, un mécanisme qui tourne à fond pour vendre les révélations du printemps tunisien: Tous bon teints et croyants. Les laïcs à la porte. "La ségrégation ne s'est pas faîte sur des critères politiques : islamistes contre gauchistes, mais sur des notions morales vagues : croyants contre païens".
    Aucune comparaison n'est trop stupide, aucun geste trop démagogique lorsqu'il s'agit de faire croire qu'on tient enfin les "fédérateurs" d'une opposition en charpie et qu'ils n'ont pas leur pareil ! "Telle la forêt de Birman dans Macbeth, nous inflige-t-on, l'opposition véritable s'est mise en marche. Les grincheux n'y changeront rien." Et il importe peu que les leaders de cette opposition new look soit des anciens collaborateurs de Ben Ali, du temps où ce dernier triomphait sur tous les fronts.
    Peu importe qu'ils aient voulu voir dans le "benalisme" l'ultime rempart contre la gabegie. Un tel choix politique ne pouvait justifier leur dévouement à Ben Ali. Pour qu'il compose de la sorte, il faut qu'ils se soient eux-mêmes laissés persuader qu'il n'y a rien d'autre à faire sauf à composer. Tel est le rôle des propagandistes. Et Slaheddine Jourchi en est le maître. Comme l'a justement noté Sihem Bensedrine, "une classe sociale tout entière était plus ou moins imprégnée de l'état d'esprit qu'elle se reconnaissait dans le régime de Ben Ali. Telle est bien la raison pour laquelle il y a eu abdication généralisée. Toute une culture de contre-pouvoir fut emportée par l'avènement du 7 novembre, au point que quantité d'universitaires, de défenseurs des droits de l'homme, d'opposants en général fournirent à Ben Ali une vibrante cohorte de thuriféraires".
    On se croirait au cinéma d'auteur sur El Jazira: tout le monde est vaillant, tout le monde est opposant. Pas de têtes d'affiche, mais tous champions : que tu aies joué les prolongations ou sué toute la partie, tu seras sur le podium le jour de la remise des médailles - même si tu es resté sur le banc. Des partis fantoches, des leaders fantoches et un homme orchestre fantoche, le correspondant d'El Jazira, Lotfi Hajji.
    Dans les années de braise, le benalisme était un serpent à double tête : la propagande et le flingue. Une minorité de va-nu-pieds, un quart de siècle durant, ont déclenché une offensive générale pour aplatir la propagande. Ces " têtes brûlées" ont manié, comme personne, l'arme des mots. Des stratèges des médias. La victoire a été totale sur ce front.
    Aujourd'hui, toiser et narguer Ben Ali, c'est canarder un moribond. La belle affaire ! Les enfoirés ont nettoyé la ville et c'est le dessus du panier qui tient le haut du pavé, le jour du défilé... On découvre leurs hauts faits d'armes, leurs lettres de noblesse... Qu'ils nous les montrent pour qu'on se torche le cul avec !
    Cependant, l'événement ne réside pas dans les mots qui dénoncent la nature du régime de Ben Ali, mais dans les noms affichés par El Jazira (tout n'a-t-il pas été déjà dit sur le gouvernement policier, les usines de torture, l'obligation de silence, le délabrement de la justice, l'accaparement de l'espace public, la criminalisation de l'Etat...?) Que le Tout-Tunis respectable, instruit - qui s'est effondré dans l'attentisme à moins qu'il n'ait sombré dans la collaboration - découvre après vingt trois ans que le "benalisme" n'était nullement porteur du "changement" promis, voilà l'événement! " Ben Ali est dechu... On attend, pour clore le dossier, la pétition de sa femme avec toutes celles qui subissent des violences conjugales" , pronostique Oum Zied, une langue pendue.
    A partir du moment où Ben Ali a foutu le camp en Arabie Saoudite, la question de l'alternance est devenue une question incontournable, publique. Branle-bas du côté des écuries de l'opposition étriquée, qui a senti que l'enjeu est une course ouverte pour accéder au pouvoir. En cours de route, après que Hamma Hammami est sorti publiquement de sa réserve, Néjib Chebbi , Moncef Marzouki et Rached Gannouchi, ont appelé à la formation d'un "front patriotique et démocratique". Simultanément, une multitude de formation existante seulement sur l'écran d'El Jazirza, lance un appel pour que "le peuple tunisien recouvre sa souveraineté, exerce son droit à gérer ses affaires et choisit ses représentants et ses gouvernants en toute liberté".
    En ne se prononçant qu'après coup et en laissant à El Jazira l'opportunité de cibler le terrain sur lequel vont s'affronter les Tunisiens, ces derniers n'ont-ils pas raté le coche ? Les jeux sont faits, rien ne va plus ? Ceux qui sont les plus à l'écoute de la rue conservent toujours leur mot à dire.
    Taoufik Ben Brik

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    samedi 8 janvier 2011

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    Bonjour,

    La journée du 7 a été décisive pour l'occupation. Après moult rebondissements, Jeudi-Noir obtient sur le fil une énorme et inespérée victoire avec le démarrage d'une procédure au civil. Les habitants sont soulagés, le Matignon des mal-logés tiendra au moins 15 jours jusqu'à la décision de justice, voire plus si AXA le propriétaire, continue dans la voie constructive de la recherche d'une solution par le haut via une convention de bail précaire... De quoi réconcilier droit au logement et droit de propriété...

    Mais depuis vendredi 7 janvier à 10h la préfecture organise - littéralement - le siège du bâtiment : les forces de l'ordre empêchent quiconque de rentrer et les habitants qui souhaitent sortir ne peuvent revenir. La préfecture essaie d'avoir "à l'usure" ce qu'elle ne peut obtenir légalement . Cela reste illégal. La demi-douzaine de policiers empêchent même tout ravitaillement : pas de nourriture, pas de produits de première nécessité.

    Ainsi, les 30 militants-habitants de Jeudi-Noir qui occupent le Matignon des mal-logés sont assiégés illégalement.

    Pourtant, cette occupation est légitime. Deux constats d'huissier (celui des habitants en date du 3 janvier et celui établi par Axa le propriétaire) attestent de notre présence et font de ce bâtiment de standing le domicile des 30 mal-logés militants.

    Pendant ce temps, les loyers continuent d’augmenter, les prix à l’achat ont plus que doublé en 12 ans mais le gouvernement s’embourbe dans sa politique idéologique de soutien à l’accession et de mépris pour les locataires. Dernier exemple de la contre-politique du logement : en supprimant la rétroactivité des Aides personnalisées au logement (APL), il économise 240 millions d’euros en 2011 sur le dos des plus mal-logés.
    Jeudi-Noir comprend que la préfecture et le gouvernement se sentent gênés aux entournures que des citoyens puissent pointer du doigt l'inaction des pouvoirs publics en réquisitionnant un bâtiment abandonné depuis 2006, avenue Matignon, à cinquante mètres de la place Beauvau et de l’hôtel Bristol, avec vue sur le palais de l’Elysée, et mettent ainsi le gouvernement sous surveillance... (voir communiqué "Jeudi-Noir s’installe à Matignon, avec vue sur l’Elysée" http://www.jeudi-noir.org/?p=1291)

    En bloquant le ravitaillement en nourriture (Vidéo caméra cachée à l'appui... http://www.dailymotion.com/video/xggysj_les-squatteurs-de-matignon-affames-par-les-forces-de-l-ordre_news), en empêchant les habitants d'acheter à manger, de circuler librement, d'accueillir leurs nombreux soutiens, et de se procurer des produits de première nécessite, la préfecture joue mesquin. "C'est illégal... et petit" ironise Maxim.

    Jeudi-Noir appelle à un rassemblement de soutien et de ravitaillement (riz, pates, conserves, pain, esquimaux, chocolats, (boycott le kinder), pq, mousseux, confettis..) , samedi 8 janvier à partir de 15h.
    merci de faire tourner !

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