samedi 29 janvier 2011

Manifestations, pillages: la capitale égyptienne est méconnaissable

Manifestations, pillages: la capitale égyptienne est méconnaissable
 par Agence France-Presse, samedi 29 janvier 2011, 10:37

 Des manifestants devant des chars de l'armée près du Musée national dans le centre du Caire le 29 janvier 2011
AFP/Marco Longari

Par Guillaume LAVALLEE
LE CAIRE

Des épaves de voitures calcinées en travers des rues, des gravats jonchant le sol, une épaisse fumée noire émanant du siège du parti au pouvoir, Le Caire avait des allures de champ de bataille samedi alors que les manifestants exigeait le départ du président Moubarak.
"Allahu Akbar!" (Dieu est le plus grand), "le peuple veut la chute du président", "Moubarak va-t-en", scandaient des centaines de manifestants samedi matin sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, et des milliers d'autres affluaient vers le cœur de la capitale égyptienne.
"Le président doit partir, c'est la seule chose que nous souhaitons. Moubarak doit simplement quitter le pouvoir. Ça fait trente ans qu'il est là, c'est assez", a déclaré Hassan, un manifestant d'une trentaine d'années. "L’Égypte devrait être une puissance industrielle et agricole, mais nous sommes à la traîne. Ce n'est pas normal", a-t-il ajouté.
"Nous resterons dans la rue tant qu'il n'aura pas quitté le pouvoir. Cela peut prendre un ou deux ans, nous resterons", a renchéri Ali Barra, un jeune étudiant en médecine.
Des jeunes militants islamistes, laïques, mais aussi des badauds arrivés des banlieues paupérisées s'agglutinaient dans le centre de la capitale, une sorte de monstre urbain avec ses 20 millions d'habitants.
"Ces gars-là, ce sont des voyous, des voleurs. Je ne sais pas d'où ils viennent. C'est comme s'ils s'étaient échappés de prison", s'indigne un manifestant en montrant du doigt une meute de jeunes hommes.
Des citoyens dégageaient la grande place du Caire de barrières en métal, d'autres tassaient les carcasses de voitures calcinées obstruant le passage dans le centre-ville. Le siège du parti présidentiel, incendié vendredi soir, était toujours en flamme.
Vendredi, des centaines de milliers de personnes ont pris d'assaut les rues des grandes villes du pays après la traditionnelle prière hebdomadaire, provoquant des émeutes sans précédent en Égypte, le plus peuplé des pays arabes dirigé depuis trois décennies par Hosni Moubarak.
La police, prise pour cible par les manifestants depuis mardi, était absente du centre-ville du Caire samedi matin. Quelques chars militaires étaient déployés sur la place Tahrir, mais des dizaines étaient alignés sur la corniche, en face de la télévision nationale.
Le président Hosni Moubarak a promis dans la nuit la formation d'un nouveau gouvernement dès samedi.
"Son discours est une étape. Nous voulons plus de liberté, des réformes économiques et l'annulation des dernières élections législatives. Nous voulons être écoutés. Nous ne sommes pas des animaux, mais des humains", a lancé Mohamed Raban, un manifestant.
"Le peuple a vaincu sa peur, plus rien ne peut l'arrêter. J'espère seulement qu'il n'y aura pas de pillages", explique Hajjaj, un chauffeur de taxi en se faufilant, cigarette aux lèvres, dans les méandres de la capitale.
Un supermarché du géant français de la distribution Carrefour a cependant été pillé samedi à la sortie du quartier de Maadi, sorte de petite oasis où vit une importante communauté d'expatriés, à la périphérie du Caire, ont déclaré des témoins à l'AFP.
Tard vendredi soir, des scènes de pillage avaient déjà été constatées dans plusieurs quartiers du Caire.

in http://www.facebook.com/notes/agence-france-presse/manifestations-pillages-la-capitale-egyptienne-est-meconnaissable/197261526952561

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