dimanche 18 septembre 2011

Portugal - Forte migraine à Lisbonne après des excès de dettes à Madère

 

LISBONNE - Madère, l'archipel paradisiaque des guides touristiques, est devenu un enfer pour le Portugal qui redoute qu'une dette non-déclarée de 1,68 milliard d'euros ne ruine sa crédibilité face aux créanciers qui lui ont accordé une aide de 78 milliards d'euros, a appris l'AFP.

Deux piliers de l'orthodoxie comptable ont révélé le scandale. Dans un communiqué conjoint, la Banque du Portugal et l'Institut national des statistiques ont indiqué que la région autonome de Madère, un ensemble d'îles dans l'Atlantique, avait accumulé de 2008 à 2011 un total de 1,68 milliard d'euros de dettes et surtout, ne les avait pas déclarées.

"La région autonomie de Madère est désormais une petite Grèce qui mine les efforts du gouvernement pour conquérir la confiance des créanciers internationaux", jugeait samedi dans un éditorial au vitriol le quotidien Diário de Noticias.

L'affaire tombe à un très mauvais moment pour le Portugal où, depuis jeudi, la Troïka (Fonds monétaire international, BCE et Union européenne) représentant les créanciers du pays participe jusqu'à lundi à l'élaboration du budget de 2012.

Une délégation FMI-UE avait suspendu une mission technique à Athènes le 2 septembre, reprochant à la Grèce des retards dans la mise en oeuvre du plan de redressement.

"Madère : la Grèce portugaise sort du placard", a titré le journal "I" tandis que le président portugais Anibal Cavaco Silva a appelé ses concitoyens à des efforts supplémentaires pour éviter "un dérapage semblable à celui de la Grèce.

Alors que le Premier ministre Pedro Passos Coelho a dénoncé une "irrégularité grave et incompréhensible", la situation est d'autant plus embarrassante que le Portugal a reçu récemment de chaleureux encouragements du FMI et de ses partenaires européens pour la mise en œuvre de son rigoureux plan d'austérité.

Troisième pays après la Grèce et l'Irlande à recevoir une aide financière exceptionnelle, le Portugal s'est engagé, en échange d'un prêt de 78 milliards sur trois ans, à ramener son déficit de 9,1% en 2010 à 5,9% du PIB en 2011 et à 3% en 2013.

Mais le problème de la dette cachée de Madère risque fort de changer la donne et compliquer la réalisation des objectifs tout en provoquant le scepticisme des bailleurs de fonds.

C'est "une surprise qui tombe mal", a d'ailleurs déclaré Olli Rehn, le commissaire européen chargé des Affaires économiques.

Le président de la région autonome de Madère, Alberto João Jardim, qui dirige l'archipel depuis 33 ans et compte bien poursuivre son règne après l'élection régionale du 9 octobre, est désormais l'objet de toutes les critiques.

"Un leader élu qui viole les lois et ment par omission ne doit-il pas être soumis à un jugement politique ?", s'est même interrogé le quotidien de référence Publico.
  
AngolaPress 17/09/11  
in http://www.portalangop.co.ao

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