mercredi 21 novembre 2012

#Œillets - Concert en hommage à José Afonso au Théâtre de la Ville, Paris. ( Eles comem tudo E não deixam nada )




Zeca Afonso - Grândola, Vila Morena 

Grândola, vila morena
Terra da fraternidade
O povo é quem mais ordena
Dentro de ti, ó cidade

Dentro de ti, ó cidade
O povo é quem mais ordena
Terra da fraternidade
Grândola, vila morena

Em cada esquina, um amigo
Em cada rosto, igualdade
Grândola, vila morena
Terra da fraternidade

Terra da fraternidade
Grândola, vila morena
Em cada rosto, igualdade
O povo é quem mais ordena

À sombra duma azinheira
Que já não sabia a idade
Jurei ter por companheira
Grândola, a tua vontade

Grândola a tua vontade
Jurei ter por companheira
À sombra duma azinheira
Que já não sabia a idade
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Des œillets en souvenir de José Afonso

" (...) A un interlocuteur qui lui reprochait de ne pas faire assez de chansons engagées, le Portugais José Afonso répondit un jour : «Un chanteur n’est pas un suppositoire musical.» L’essentiel de son œuvre évoque la terre et le monde paysan, même si son air le plus connu, Grandôla Vila Morena, est résolument militant : le 24 avril 1974, à l’aube, sa diffusion sur les ondes de la radio nationale, alors qu’il était interdit, donna le signal de la révolution des œillets, qui mit fin à quarante et un ans de dictature. Un quart de siècle après la mort, à 57 ans, de José Afonso, ses amis lui rendent hommage à Paris. Sous la direction du musicien Julio Pereira, qui l’a bien connu, on retrouvera son neveu João Afonso, son camarade de combat Francisco Fanhais, ainsi qu’Antonio Zambujo et la Cap-Verdienne Mayra Andrade. " (next.liberation.fr/musique)
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Pour José Afonso, concert live ce soir et en accès libre sur Mediapart


Sous la dictature de Salazar et Caetano (1932-1974), José Afonso fut l’une des voix les plus écoutées au Portugal. Diffusée dans la nuit du 25 avril 1974, la chanson « Grândola » donne le signal de la Révolution des Œillets.

Vie, œuvre, action de José Afonso ont préludé à la Révolution des Œillets, la forge de l’Histoire. Il s’investit ensuite, corps et âme, dans la défense du pouvoir populaire pour que ce soit le peuple qui commande. Qui a entendu une fois le chant de ce poète, de cet artiste généreux autant que chaleureux le porte en soi comme la voix d’un ami.

Au terme d’une enfance partagée entre Portugal, Angola et Mozambique, et d’études secondaires et universitaires à Coimbra, José Afonso  commence à chanter en 1949. Il a vingt ans ; il ne cessera guère, quelque soient les difficultés, d’exercer cet art. Du fado lyrique de Coimbra,  il évolue vers la ballade ;  à partir du début des années soixante, il s’engage dans « la chanson d’intervention politique ». En ces temps de censure et de répression, ces chansons, diffusées par les radios d’Alger et de Conakry, sont écoutées en cachette.

José Afonso est, sous la dictature de Salazar et Caetano (1932- 1974), l’une des voix les plus écoutées par les opposants au régime. Une voix rebelle quand, officiellement, Amalia Rodrigues règne sur les scènes. Diffusée dans la nuit du 25 avril 1974, « Grândola », l’une des chansons du proscrit, donne le signal de la Révolution des Œillets. Reprise dans tout le pays, elle devient un hymne. Célèbre auprès du grand public, au Portugal comme à l’étranger, son auteur ne cède  pas à la tentation du vedettariat ;  sa fonction est d’une autre nature, éveiller les consciences.

 José Afonso choisit la chanson comme arme politique ; orfèvre, il en cisèle la forme artistique, textes et musiques. Poète, il affine son style au fil du temps, et, quand aux métaphores se substitue un langage plus direct et plus incisif, la langue ne s’appauvrit pas pour autant. Par ailleurs, José Afonso chante les mots des autres : de Aires Nunes (XIIIème siècle) au contemporain Manuel Alegre en passant par Luis de Camoes (XVIème siècle), mais également l’espagnol Lope de Vega (XVIè – XVIIè siècles) ou l’allemand Bertolt Brecht… Pour assurer l’impact de ses paroles, souvent poétiques, il imagine de solides mélodies, soutenues par des rythmes efficaces, à l’occasion, inspirés de la tradition populaire du centre du Portugal, ou bien par l’Afrique voire, le Brésil. Sa voix séduit d’emblée ; elle traduit une vive sensibilité et exprime toutes les nuances de l’émotion.

Intellectuel, ce francophone émérite, est professeur de portugais, d’histoire et de philosophie dans les lycées du Portugal puis, du Mozambique, de 1964 à 1967. En 1968, il est chassé de l’enseignement pour raisons politiques… Il vit alors de leçons particulières et de son activité musicale ; celle-ci, soumise aux   tracasseries et aux avanies des autorités, se déroule dans la clandestinité. Au cours des cinq années qui précèdent la Révolution des Œillets, il pratique la pédagogie du chant et de la parole, activité propice à la prise de conscience politique de ses disciples. Le 29 avril 1973, il est embastillé à la prison de Caxias.

Après le 25 avril 1974, il se consacre à une chanson qui reflète les évènements politiques et s’investit - et s’épuise- dans la défense du pouvoir populaire : campagne de « dynamisation culturelle » et mouvement des coopératives. Après quelque répit, il poursuit sa tâche d’éveilleur de conscience, voire de provocateur, dans un Portugal alors gouverné à droite : chansons-documents, écriture automatique,  mots empruntés à Michelet ou à Reich… Sans délaisser le langage direct de la chanson destinée à informer, il tend, depuis quelques années, à user d’un langage plus métaphorique.

En novembre 1981, il offre une série de cinq récitals au Théâtre de la Ville. Quelque temps plus tard, victime d’une incurable maladie, il se trouve fort démuni. Le 28 janvier 1985, le Théâtre de la Ville organise, en son honneur et à son profit, une soirée destinée à recueillir quelques fonds, avec Paco Ibanez, le Cuarteto  Cedron, Gilbert Laffaille…

Auteur de quatorze disques, José Afonso s’éteint le 23 février 1987. Sa dépouille repose au cimetière de Setubal : une sépulture modeste, à son image.

C’est la mémoire de cette voix rebelle et de cet éveilleur de conscience que le Théâtre de la Ville célèbre : soirée en son hommage, sous la direction musicale de Julio Pereira, à ses côtés sur scène, en novembre 1981, à laquelle participent Francisco Fanhais, un autre de ses compagnons, Joao Afonso, son neveu, chanteur lui aussi, l’illustre interprète de fado Antonio Zambujo, la talentueuse chanteuse cap-verdienne Mayra Andrade et, Yara Gutking, voix de l’ensemble de Julio Pereira.

Jacques ERWAN 
in mediapart.fr Ce concert sera diffusé en direct et en accès libre
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Venham mais cinco - Zeca Afonso 

Venham mais cinco
Duma assentada
Que eu pago já
Do branco ou tinto
Se o velho estica
Eu fico por cá

Se tem má pinta
Dá-lhe um apito
E põe-no a andar
De espada à cinta
Já crê que é rei
Dàquém e Dàlém Mar

Não me obriguem
A vir para a rua
Gritar
Que é já tempo
D'embalar a trouxa
E zarpar

A gente ajuda
Havemos de ser mais
Eu bem sei
Mas há quem queira
Deitar abaixo
O que eu levantei

A bucha é dura
Mais dura é a razão
Que a sustem
Só nesta rusga
Não há lugar
Pr'ós filhos da mãe

Não me obriguem
A vir para a rua
Gritar
Que é já tempo
D'embalar a trouxa
E zarpar

Bem me diziam
Bem me avisavam
Como era a lei
Na minha terra
Quem trepa
No coqueiro
É o rei

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 Vampiros, José Afonso

No céu cinzento sob o astro mudo
Batendo as asas Pela noite calada
Vêm em bandos Com pés veludo
Chupar o sangue Fresco da manada 


Se alguém se engana com seu ar sisudo
E lhes franqueia As portas à chegada
Eles comem tudo Eles comem tudo
Eles comem tudo E não deixam nada [Bis]


A toda a parte Chegam os vampiros
Poisam nos prédios Poisam nas calçadas
Trazem no ventre Despojos antigos
Mas nada os prende Às vidas acabadas 


São os mordomos Do universo todo
Senhores à força Mandadores sem lei
Enchem as tulhas Bebem vinho novo
Dançam a ronda No pinhal do rei


Eles comem tudo Eles comem tudo
Eles comem tudo E não deixam nada


No chão do medo Tombam os vencidos
Ouvem-se os gritos Na noite abafada
Jazem nos fossos Vítimas dum credo
E não se esgota O sangue da manada


Se alguém se engana Com seu ar sisudo
E lhe franqueia As portas à chegada
Eles comem tudo Eles comem tudo
Eles comem tudo E não deixam nada


Eles comem tudo Eles comem tudo
Eles comem tudo E não deixam nada

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Zeca Afonso, Grândola et les œillets!

" (...) C’est au son de  «Grândola, vila morena/ terra da fraternidade» que les opérations sont déclenchées dans la nuit du 24 au 25 (Avril 1974).

Et c’est alors qui débute le processus de démocratisation du Portugal, la nouvelle Constitution, le système de Santé pour tous, la fin de la censure et le début de la liberté d'expression, la dissolution de la police politique, la libération des prisonniers politiques, la réforme agraire dans l'Alentejo, la décolonisation… Jeune démocratie, qui hésite, commet des erreurs mais qui tente de donner ses premiers pas vers le pluralisme avec beaucoup de soubresauts. Aujourd’hui bien mise à mal par la troïka (FMI, Banque Centrale, Commission Européenne) et le résultat de la politique des derniers gouvernements, socialiste et, à l’heure actuelle d’une droite bien revancharde.

"Il y a trente ans (novembre 1981) José Afonso donnait un récital au Théâtre de la Ville et le 21 novembre 2012, «c’est la mémoire de cette voix rebelle et de cet éveilleur de conscience que l’on célèbre».  

Rappelons Os Capitães de Abril, le beau film de Maria de Medeiros qui retrace, dans une fiction, un peu de cette belle histoire Portugaise!  

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Capitães de Abril - Filme de Maria de Medeiros 

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