samedi 2 juillet 2011

Grèce - La "guerre urbaine" et la police athénienne !

Des images de "guerre urbaine" jettent l’opprobre sur les policiers athéniens


Les policiers grecs auraient-ils collaboré avec les casseurs encagoulés lors des manifestations du 29 juin à Athènes ? C’est la question que se posent beaucoup d’habitants de la capitale, deux jours après le grand rassemblement contre le plan d’austérité voté par le Parlement. Pour notre Observateur, cela ne fait pas de doute au vu de la violence des images qui circulent sur la Toile.

Deux syndicats majoritaires du privé et du public avaient appelé à la grève générale les 28 et 29 juin. Deux jours durant, les Athéniens ont manifesté sur la place Syntagma, où campent les "Indignés" grecs. Après l’annonce du vote du plan d’austérité le 29 juin, la violence des échauffourées entre forces de l’ordre, manifestants et casseurs est montée d’un cran. Des centaines de personnes ont été transportées à l’hôpital pour des problèmes respiratoires dus à l’utilisation massive de gaz lacrymogènes par la police. À l’aide de cocktails Molotov, des individus ont incendié plusieurs bâtiments du centre-ville.

La Toile a rapidement mis au jour des vidéos tournées au cœur des affrontements. On y voit un centre-ville transformé en champ de bataille et des forces de l’ordre réprimer les manifestants à coups de matraques et de gaz chimiques. La chaîne de télévision privée Alter a aussitôt diffusé plusieurs de ces images, obligeant le gouvernement à ouvrir une enquête sur la police.

"La police a enlevé le droit aux Athéniens de manifester"

- Nikos Karamfyllis dirige une société de luminaires à Athènes. Craignant les violences policières, il n’a pas participé à la manifestation du 29 juin, mais il a suivi les événements de près sur Internet. 

Il y a encore un mois, je participais aux marches pour dénoncer les plans d’austérité. Il y avait des familles entières, des mères avec leur poussette. Mais au fil des journées de mobilisation, la police se montrait de plus en plus nerveuse. J’ai décidé de ne pas aller manifester le 29 juin, parce que je savais que ce serait trop dangereux.

Le 29 juin, près du Parlement à Athènes. par le 29 juin 2011

Sur la vidéo, on voit des policiers former une ceinture de sécurité autour du Parlement. À partir de 1 minute 35, on voit un casseur [l’homme porte une cagoule, ndlr] qui échange avec un policier. Ils ont l’air très à l’aise, comme si ces deux-là se connaissaient. Cette séquence est bien la preuve que les casseurs et les policiers ont collaboré dans le but de mieux barrer la route des manifestants.

Le 29 juin, à l'extérieur de la station de métro Syntagma. par le 29 juin 2011

Pour soigner les blessés, des médecins se sont abrités dans la station de métro Syntagma. Mais les policiers ont fini par s’introduire à l’intérieur, répondant aux jets de pierres des manifestants. Ils ont alors tiré des gaz lacrymogènes dans la station [voir à 2 minutes], où s’étaient réfugiés plein de gens [voir une vidéo à l'intérieur de la station].
 
Le 29 juin, rue Mitropoleos. par le 29 juin 2011

La rue Mitropoleos est une rue piétonne où vont les touristes parce qu’il y a des cafés et des restaurants. Les gars du MAT [la police anti-émeute] ont débarqué en moto comme des cow-boys, alors qu’ils n’avaient aucune raison de passer par là. L’artère, à sens unique, part de la place Syntagma, où se concentrait la mobilisation. Les motards ont emprunté cette voie sans aucun autre objectif que celui de faire du bruit.
 
par le 30 juin 2011

Cette fois, la police est allée trop loin. Les événements de mercredi ont tourné à la guerre urbaine. Hier soir, le chef de la police s’est publiquement excusé à la télévision. Mais cela n’arrêtera pas la colère des Athéniens, à qui on a enlevé le droit de manifester."

rédigé de Peggy Bruguière, journaliste à FRANCE 24

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