lundi 30 mai 2011

#Nucléaire : M. Sarkozy trompe l'opinion


Observatoire du nucléaire - Communiqué du 3 mai 2011


M. Sarkozy trompe l'opinion en prétendant que "la France" a fait le choix du nucléaire et en attribuant au nucléaire de fausses vertus

- Le nucléaire a été imposé en France sans consultation de la population... ni même de l'Assemblée nationale

- le nucléaire n'apporte ni indépendance énergétique, ni bas prix de l'électricité, ni garantie de sûreté...

Ce mardi 3 mai 2011, c'est depuis la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) que M. Sarkozy tente une nouvelle fois de tromper l'opinion publique en prétendant que "La France" a fait le choix du nucléaire. En réalité, cette énergie a été imposée en France par un lobby mêlant étroitement personnel politique et industriels, et ce sans aucune consultation de la population ni même de l'Assemblée nationale.

Le programme nucléaire français, qui est démesuré même du point de vue pronucléaire, a été décidé sous la présidence de M. Pompidou (1969-1974), accéléré sous celle de M. Giscard d'Estaing (1974-1981), et achevé quasi intégralement sous celle de M Mitterrand (1981-1995). Par la suite, MM Chirac (1995-2007) et Sarkozy (depuis 2007) n'ont eu de cesse de protéger cette industrie de toute remise en cause.

M. Sarkozy se rend d'ailleurs coupable de la pire désinformation en attribuant au nucléaire des qualités... totalement inventées :

- dans son discours ( http://bit.ly/kUSlPI ) prononcé le 14 octobre dernier au Laser Mégajoule, M. Sarkozy a prétendu que "la France est aujourd'hui l'un des rares pays dans le monde à être parfaitement indépendant sur le plan de l'énergie". On ne sait pas s'il faut rire ou pleurer devant tant d'incompétence ou de mauvaise foi : en effet, 75% de l'énergie consommée en France sont couverts par le pétrole et le gaz, massivement importés, et les 16% couverts par le nucléaire ne relèvent pas plus de l'indépendance énergétique puisque le combustible du nucléaire, l'uranium, est importé à 100%.

- la France aurait l'électricité la moins chère d'Europe : il suffit de se reporter aux statistiques de la Commission européenne ( http://bit.ly/jjv8AO ) pour constater que les ménages paient l'électricité moins cher qu'en France dans douze pays !

- l'industrie nucléaire française ferait preuve de la plus grande compétence : en réalité, elle a subi d'incroyables déconvenues depuis 40 ans (cf http://observ.nucleaire.free.fr/40ans-de-flop.htm ).

- le réacteur français EPR serait le plus sûr du monde : en réalité, conçu au début des années 90, il est dépassé avant même d'entrer en service. Véritable usine à gaz (!), il se révèle quasiment impossible à construire : Areva et EDF sont en grave échec (malfaçons, retards de plusieurs années, énormes surcoûts) sur les chantiers respectifs de Finlande et de Flamanville (Manche). D'autre part, l'autorité de sûreté britannique ( http://bit.ly/PB5k2 ) a démontré que le contrôle-commande de l'EPR était défaillant.

- l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) serait compétente et indépendante. En réalité, elle n'a découvert la défaillance du contrôle-commande de l'EPR que lorsque l'Autorité de sûreté britannique l'en a informée (cf ci-dessus et http://bit.ly/31abcO ). Par ailleurs, le président de l'ASN a récemment fait la preuve de sa soumission aux exigences de l'Elysée ( http://observ.nucleaire.free.fr/non-indep-asn-moratoire-epr.htm ).

M. Sarkozy est aveuglé par sa foi irrationnelle en l'énergie nucléaire. Incapable de tirer les enseignements de la catastrophe nucléaire en cours à Fukushima, il met délibérément en danger la population de la France et même de l'Europe (les nuages radioactifs ne respectent pas les frontières). Il est grand temps que M. Sarkozy quitte le costume de Président de la République, bien trop grand pour lui. Encore faut-il qu'il ne laisse pas la place à un autre prosélyte de l'atome comme M. Strauss-Khan...


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