jeudi 21 avril 2011

Les Portugais de France sont en prise avec la crise

Les Portugais de France sont en prise avec la crise - 20minutes.fr

21.04.11

PORTUGAL - La diaspora voit les conditions de vie se dégrader au pays...

Les Portugais de France sont en colère. Après dix ans de marasme, leur pays d'origine s'est enfoncé le mois dernier dans une crise financière et politique profonde. Le Portugal, au bord de la faillite, négocie cette semaine un plan d'aide européen de 80 milliards d'euros, et des élections législatives anticipées doivent se tenir le 5 juin, après la démission le 23 mars du Premier ministre socialiste.
Rita Teixeira, une restauratrice parisienne, n'ira pas voter: «A quoi ça va servir? Ça fait dix ans que la vie est très dure. Tous les produits sont chers, et les salaires, c'est une misère. J'ai de la famille qui n'arrive plus à payer ses crédits. Bientôt, ils n'auront plus rien.»

«Notre troisième faillite»


Cinq millions de Portugais vivent à l'étranger, dont un million en France. L'an dernier, cette diaspora a envoyé au pays 2,5 milliards d'euros (900 millions en provenance de France). Si les dons aux familles sont une tradition, la crise financière n'a pas suscité d'élan de générosité particulier. «Il est encore trop tôt», estime José Guerreiro, le directeur de la rédaction du site communautaire Luso.fr. «L'an dernier, après une série d'incendies géants, il y a eu un grand mouvement de générosité. Cette fois, la diaspora n'a pas encore pris la mesure de ce qui se passe au pays. Elle s'en rendra compte cet été, pendant les vacances.»
Ce pèlerinage annuel permet aux émigrés de prendre le pouls du pays. «En vacances, on ne voit pas tellement la misère. Mais on entend les gens parler, on sent une vraie souffrance», témoigne Antonio de Macedo, originaire de l'île de Madère, et propriétaire d'un restaurant à Paris. Ici, comme là-bas, le rejet des hommes politiques est le même. «On avait d'énormes richesses, ils les ont dilapidées. C'est notre troisième faillite en trente-sept ans de démocratie», poursuit Antonio de Macedo. «Aujourd'hui, les jeunes veulent fuir le pays, comme avant», regrette Rita Teixeira.

Gilles Wallon

in http://www.20minutes.fr
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