mercredi 8 décembre 2010

L’UFC Que Choisir a rendu publique une étude sur les mœurs bancaires en matière de « frais ».

L’UFC Que Choisir a rendu publique une étude sur les mœurs bancaires en matière de « frais ».

Les banques se sucrent plus que jamais
Agio-graphie / mardi 1er juin par Lucie Delaporte

L’UFC Que Choisir a rendu publique une étude sur les mœurs bancaires en matière de « frais ». Revue de détail à l’usage des clients attentifs.
Devant les abus maintes fois dénoncés des banques concernant leurs « frais », Christine Lagarde a, on le sait, tapé (très fort) de son petit poing sur la table en lançant en mars dernier une mission de réflexion et de propositions sur le sujet, mission confiée à deux personnalités issues du sérail bancaire, Georges Pauget et Emmanuel Constans.
Pour être sûr que ceux-ci cernent bien les enjeux de leur mission l’UFC Que Choisir s’est permis de leur administrer une petite piqûre de rappel sous la forme d’une intéressante étude.


 

Même les pros rament

D’abord sur la question de transparence, l’UFC Que Choisir pointe que les brochures tarifaires n’ont jamais été aussi indigestes. Soixante-trois pages chez LCL, 393 tarifs présentés aux Caisses d’Epargne ! Avis aux clients qui ont envie de passer leur week-end sur ces pensum.
D’autant que, souligne l’association, les libellés sont tellement incompréhensibles que même les professionnels de la profession sèchent. « On a fait des tests, même les conseillers peinaient à nous expliquer de quoi il s’agissait », précise Alain Bazot, président de l’UFC.
Florilège de ce que le client découvre sur son relevé : « retrait du consentement sur une opération de prélèvement : 18 euros » (Caisse d’épargne d’Auvergne) ou « Commission d’intervention en cas d’opération entraînant une irrégularité de fonctionnement du compte et nécessitant un traitement particulier : 7,8 euros »(Crédit Agricole).
Face à ces intitulés obscurs, ou les tours de passe-passe qui consistent à faire baisser en apparence un tarif en le présentant par mensualité (alors qu’il est ponctionné par an) le client n’a de toute façon que ses yeux pour pleurer puisque les sommes sont prélevées avant même qu’il en soit informé.
Ce qui fait dire à Alain Bazot : « Les banques sont les seules à pouvoir piocher dans les comptes du consommateur. Je ne connais aucun commerçant qui a ce pouvoir. Nous pensons donc qu’il faudrait, à tout le moins, qu’elles préviennent avant de faire ces prélèvements ».

Engrenage

De façon générale, les banques ont concentré leurs augmentations sur les frais de sanctions (pour divers incidents de paiement : chèque sans provision, soit +28% sur cinq ans, des incidents qui touchent en priorité les plus démunis. Mais ça tombe bien ce ne sont pas eux les plus procéduriers… « C’est un principe constant chez les banques, si le client reste dans les clous tout se passe bien. S’il en sort c’est le début de l’engrenage ».
Au mépris de la jurisprudence, les banques dépassent le taux usuraire (maximum autorisé) en cas de découvert en facturant en plus les commissions d’intervention. De plus en plus de « gestes commerciaux » jusque-là gratuits (dépanner d’une photocopie, garder un carnet de chèque le temps que le client vienne le chercher) sont désormais facturés. Également dans la ligne de mire de l’UFC Que Choisir, des packages de services aussi inutiles que coûteux.
L’association relève aussi que cette hausse des frais bancaires intervient alors que parallèlement les établissement ont réalisé ces cinq dernières années de substantielles économies sur le personnel dédié à la clientèle : -10% d’effectif en agence et -27% pour le traitement des opérations bancaires sur la période 2004-2009.
Sur tout ces points l’UFC Que Choisir espère que le gouvernement sortira d’une « gestion molle du dossier » et n’attende pas, comme le laisse supposer la lettre de mission rédigée par Lagarde, « le seul bon vouloir des banquiers », comme le craint Alain Bazot.


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