samedi 23 juillet 2011

France : 14 juillet 1789 - l’armée contre le peuple


Le pouvoir feint d'oublier que le 14 juillet 1789 n'a rencontré l'armée du pays qu'à la pointe des trente-deux mille fusils pris par le peuple - boutiquiers, rentiers, artisans et compagnons - à l'Hôtel des Invalides. C'est muni de ces armes que le peuple s'est ensuite rendu à la Bastille, ce symbole de l'oligarchie ennemie, qui disposait bien sûr - cela a toujours différencié l'oligarchie de la république - d'une armée de métier à sa solde. La Bastille capitula après une fusillade sanglante : on tira sur les soldats avec les fusils et les canons pris aux Invalides. Puis on coupa des têtes : l'impunité des oligarques et de leurs employés avait assez duré.Le gouverneur de la Bastille, Launay, lieutenant du ministre de l'intérieur de l'époque, fut traîné par les quais jusqu'à l'Hôtel de Ville et abattu place de Grève ; Flesselles, le prévôt des marchands, sorte de patron du Medef avant la lettre, subit le même sort. On exhiba leurs têtes coupées, au bout d'une pique, jusqu'au Palais-Royal.Mais ce commencement de réparation des iniquités ne s'arrêta pas là : le 22 juillet, Foulon de Doué, contrôleur des finances, fut pendu par le peuple devant l'Hôtel de Ville, en compagnie de son gendre (ah ! les valeurs familiales de l'oligarchie), Bertier de Sauvigny, intendant de Paris, accusé « d'avoir fait couper les blés en vert » pour affamer les pauvres : un employé de Sarkozy n'a-t-il pas récemment traité ces même pauvres de « cancer » ? 

Eugène DELACROIX (Charenton-Saint-Maurice, 1798 - Paris, 1863)
Le 28 Juillet : La Liberté guidant le peuple

A la réflexion, le pouvoir actuel a raison de faire parader l'armée près d'elle le 14 juillet : en cas d'émeute, une armée de citoyens se tournerait peut-être du côté du peuple ; une armée de métier est la garantie, pour l'oligarchie en place, d'avoir des troupes qui la protégeront, tant qu'elle pourra les payer, de la colère des citoyens.

19 Juillet 2011 par JONAS EKHR

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