Dimanche 13 février 2011
Lorsque la BRC a été dissoute sur ordre personnel du Président Bouteflika, en violation de toutes les dispositions législatives et règlementaires, sans même un audit aussi sommaire soit-il, c'était dans le but évident de faire disparaître le corps du délit.
Les barons du régime compromis dans ce gros scandale financier, une rapine de masse des deniers publics, avec la complicité de sociétés étrangères, dont des sociétés américaines liées à Dick Cheney, était trop nombreux, et la divulgation de tous les dessous de cette sombre affaire auraient emporté le régime algérien, si les détails en avaient été connus de l'opinion publique.
En plus d'une opération de gros détournements financiers, perpétrée sous le couvert de marchés publics surfacturés jusqu'à 600% de leur estimation réelle, il y eut aussi une affaire de haute trahison. La construction, à l'insu du peuple algérien, et même du Chef de l’État semble-t-il, d'une base américaine de capacité moyenne, avec piste d'atterrissage, et toutes infrastructures pour accueillir des centaines de soldats américains, dans la région d'Iherhir, près d'Illizi.
Cette base n'existe plus aujourd'hui. Elle a été détruite, et toutes les traces de sa présence ont été presque entièrement effacées.
Au moment où le scandale avait éclaté, la presse algérienne avait laissé croire que c'était le Président Bouteflika qui avait saisi l'Inspection Générale des Finances. En fait ce fut le Chef du Gouvernement, Monsieur Ouyahia, qui avait lancé la machine, en 2006.
Ceux qui connaissent le mode de fonctionnement de Monsieur Ouyahia peuvent imaginer aisément qu'il n'aurait jamais pu déclencher une telle affaire, à fortiori qu'elle visait Chakib Khalil, le Ministre de l’Énergie, et néanmoins intime de Bouteflika, autant qu'il en était la courroie de transmission avec certains groupes de pression américains. A plus forte raison aussi que cette enquête de l'IGF était destinée à jeter en pâture à l'opinion publique, des proches du Président, dont son propre frère, et des généraux qui s'étaient ralliés au clan présidentiel, désormais dispensateur, presque exclusif de la rente, aux diverses clientèles.
En fait, cette enquête de l'IGF, sur les activités de la BRC, avait été instrumentée par le Général Mediène, dit Toufik. Il voulait régler des comptes avec le clan Bouteflika, et tout particulièrement forcer celui-ci à se débarrasser de Chakib Khalil.
Mais l'IGF n'eut pas le temps de tout examiner. Pendant qu'elle menait ses investigations, qu'elle commençait à éventer les plus gros détournements, et avant qu'elle n'auditionne dans le détail la société canadienne RSW-SCATT, qui avait sous-traité le contrat de la base américaine à la BRC, les clans Toufik et Bouteflika se mirent d'accord, et s'entendirent pour arrêter les frais.
La BRC fut donc dissoute. Après un rapport d'étape, et des rapports préliminaires, le dossier fut classé. Il n'y eut pas de rapport final.
La BRC sera dissoute, et ses avoirs dispersés entre plusieurs entités financières. Sans autre forme de procès.
Voici les liens des rapports de l'IGF. Bien que l'enquête n'a pu être menée à son terme, et qu'elle n'a pu auditionner qu'une partie infime de ce scandale, elle nous montre, cependant, les pratiques usuelles de ce régime mafieux.
Yahia Bounouar
PS : Le site de Radio Kalima étant censuré en Algérie, prière de diffuser ces documents à travers les sites et blogs accessibles en Algérie pour permettre au plus grand nombre d'algériens d'y accéder.
*
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire