Internet va-t-il sauver le monde ou succomber à la censure ?
in http://www.scoop.it/t/vivre-le-numerique
Publié le 2 février 2011 par Christophe Lefevre
Si j’avais écrit cette phrase, il y a 2 ans, je pense que beaucoup m’auraient trouvé ridicule, aujourd’hui, je la lis un peu partout : Facebook et Twitter sauveurs de la Tunisie, l’Égypte, et bientôt tous les pays sous régimes totalitaires.
Soyons honnêtes, ce n’est pas internet qui a provoqué la révolte en Tunisie, ce sont les Tunisiens ! Mais il est clair que les réseaux sociaux sont des voies de communications efficaces qui jouent un rôle important, tout comme la radio, lors de la 2e guerre mondiale.
Ils permettent à tout un chacun de pouvoir rencontrer et communiquer avec des personnes ayant un même but, mais internet a également un lourd point faible, il est facile à débrancher, s’il est jugé dangereux pour le pouvoir en place, ce qui s’est passé en Égypte. Plutôt que de débrancher, beaucoup de pays préfèrent censurer, contrôler tout le contenu qui y passe, ce que fait la Chine.
Aujourd’hui, la surmédiatisation du rôle d’internet dans la révolte de la Tunisie et l’Égypte, risque de conforter de nombreux gouvernements et dictatures dans l’idée qu’Internet doit être surveillé, voire supprimé. Dans beaucoup de pays, les 2 premiers pouvoirs, le gouvernement et la religion sont souvent liés entre eux. Ils cherchent à se débarrasser ou contrôler le 3e, la presse, depuis des décennies et forcément, l’arrivée de ce 4e pouvoir, l’internet au service du peuple, est vu comme une véritable menace.
Selon Reporter Sans Frontière, 12 pays sont de véritables ennemis d’internet, il s’agit de l’Arabie saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l’Égypte, l’Iran, Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan et le Viêtnam.
D’autres pays, pourtant considéré comme plus modernes inquiètent également : l’Australie et récemment la France.
Le contrôle de l’internet, en France, par le biais d’Hadopi est forcément très mal vu dans le reste du monde.
Rappelons que la grande majorité du peuple français ne voulait pas de cette autorité qui, finalement, a comme but de punir les moins riches en leur privant de l’accès à la culture gratuitement (ou presque), au profit des majors et des artistes à gros succès, qui, rappelons-le sont loin d’être miséreux.
Aujourd’hui, sur 1,72 milliard de personnes sont affectées par la censure, ce qui représente 25,3 % de la population global. 1/4 de la planète? Ce n’est pas rien!
Et si le principe d’Hadopi était la solution pour les dictateurs? Internet peut être un leur, un moyen d’offrir un espace de liberté à son peuple opprimé, sans le censurer directement, mais en le contrôlant. Il serait si facile d’arrêter des internautes trop curieux et ainsi savoir qui triche, et qui ne triche pas! Celui qui suit bien les règles mises en place par le gouvernement de risquerait rien…
Internet est plus en danger par les gouvernements, quelqu’ils soient que l’inverse. Je pense que de plus en plus de pays vont faire leur marché dans les idées des autres. Des idées françaises ou chinoises, afin de trouver le compromis entre le contrôle et la liberté. Bloquer Facebook, Twitter, Google, sous prétexte qu’ils ne respectent pas la vie privée des citoyens.
Aujourd’hui, le piratage est souvent la bonne excuse, d’autres viendront. La Belgique pourrait, par exemple, créer une loi visant à donner accès à la totalité de l’activité de chaque citoyen, dans le but de démonter un réseau de pédophiles.
Toutes les excuses sont bonnes pour nous prendre un peu plus de notre liberté individuelle, jour après jour. Si vous voulez qu’internet sauve un jour le monde, protégez-le, dès maintenant!
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