samedi 20 novembre 2010

Les familles de victimes de l’attentat de Karachi répondent à Claude Guéant | Le Blog de Guy Birenbaum

Le Blog de Guy Birenbaum | Les familles de victimes de l’attentat de Karachi répondent à Claude Guéant | Le Blog de Guy Birenbaum

Réponse

Les familles de victimes de l’attentat de Karachi répondent à Claude Guéant


Hier soir Claude Guéant a publié un communiqué sur l’affaire de Karachi. Les familles de victimes de l’attentat de Karachi lui répondent…
(…)
Claude Guéant a reçu cette réponse à son communiqué, par mail, hier soir (en noir le communiqué, en bleu les commentaires et réponses).
Plusieurs enquêtes judiciaires ont été ouvertes et sont actuellement en cours sur les divers aspects de l’attentat de Karachi perpétré le 8 mai 2002, au cours duquel onze ressortissants français ont péri. L’information judiciaire pour terrorisme a, en effet, été ouverte le 27 mai 2002.
En ce qui concerne l’ouverture de l’information instruite par Mr Van Ruymbeke, il a fallu que nous nous battions pour l’obtenir et encore, avec un champ restreint. Nous nous battons encore à ce jour pour obtenir que l’intégralité de l’affaire soit instruite. Sur ce point, nous ne vous remercions pas de l’appel de parquet concernant l’ordonnance rendue par ledit juge.
Le devoir de vérité auquel chacun doit contribuer dans cette affaire douloureuse ne doit pas favoriser pour autant les interprétations les plus fantaisistes.
Après la fable grotesque, « Karachi c’est la douleur de familles…de trucs comme ça », nous avons donc droit à « interprétations les plus fantaisistes ». Afin de vous faciliter la tâche lors de vos prochains communiqués nous envisageons de vous faire parvenir une liste de synonymes…
Il n’est en particulier pas acceptable que ce drame soit utilisé comme un argument de circonstance pour alimenter la démarche entreprise par ceux qui n’ont d’autre préoccupation que d’impliquer le Chef de l’Etat, par une succession d’insinuations, dans une affaire qui ne le concerne en rien.
Nous n’avons pas comme préoccupation d’impliquer le Chef de l’Etat, nous cherchons simplement à connaître la vérité sur les circonstances entourant a mort de nos proches. Je tiens également à vous rappeler un mémo du procureur Marin lui même, établi en 2007 et rapprochant le nom de Nicolas Sarkozy aux societés Off Shore Heine et Eurolux, ainsi que les échanges ayant eu lieu entre notre actuel Président et JM Boivin dont le contenu est désormais connu de tous.
L’attentat de Karachi a frappé des employés de la Direction des Constructions navales, en service au Pakistan pour l’armement de trois sous-marins de type Agosta vendus par la France. Il appartient à la Justice de déterminer, en toute indépendance et avec tous les moyens nécessaires, les causes exactes de cette tragédie. Ces investigations doivent se dérouler dans la sérénité et avec la pleine collaboration des pouvoirs publics.
Nous ne demandons que cela. Cependant, force est de constater que ce n’est pas le cas, j’en ai pour exemple l’absence de moyens dont le Juge Trevidic nous a fait état en juin dernier…sur ce point, oserez vous mettre en doute la parole de cet homme ?
Aucun obstacle n’a été opposé à la manifestation de la vérité dans cette affaire : l’enquête judiciaire a débuté dès le jour de l’attentat et les procédures suivent depuis normalement leur cours. Contrairement à certaines affirmations, le secret défense n’a en aucun cas été invoqué en vue de limiter les investigations menées : le dispositif législatif existant, aussi bien que la pratique du gouvernement, font que le secret de la défense nationale, dont l’objet est de protéger les intérêts fondamentaux de la Nation, ne saurait être utilisé pour faire obstruction à la justice ou soustraire des faits délictueux à la loi. La justice a ainsi, à divers stades de la procédure, demandé la communication d’un certain nombre de documents classifiés qui, après avis de la commission consultative du secret de la défense nationale, composée de magistrats et de parlementaires, ont été déclassifiés pour lui être remis. Ces informations ont été versées au dossier judiciaire ; elles sont dès lors accessibles à toutes les parties et soumises au débat contradictoire.
Le juge Trevidic avait établi une demande de déclassification circonstanciée demandant que lui soient transmis l’intégralité des documents classifiés nécessaires à la recherche de la vérité. Le Ministre de la Défense Hervé Morin avait alors fait savoir que toute la lumière avait été faite et que tous les documents avaient été transmis. Hors, à plusieurs reprises, des documents ont « miraculeusement » été retrouvés au fur et à mesure de la pression se faisait plus forte. Ce simple fait démontre un problème grave dans le fonctionnement même de la CCSDN et des autorités devant lui soumettre les documents.
Aucune demande de document n’a jusqu’à présent fait l’objet d’un refus. Le ministère de la Défense est même allé au devant des demandes de l’un des magistrats instructeurs en lui faisant savoir qu’il détenait d’autres documents qui n’avaient pas été demandés relatifs au contrat d’armement Agosta et qui étaient tenus à sa disposition. Ils lui ont depuis été transmis.
Pas de refus mais des transmissions partielles…4 pages d’un rapport en contenant près de 200…le compte n’y est pas.
Si la justice souhaite obtenir d’autres documents, ses demandes seront examinées par le ministre concerné au cas par cas, dans le même esprit et selon la même procédure. Le parlement a voté de nouvelles dispositions dans le cadre de la loi de programmation militaire il y a un an, qui clarifient la procédure à suivre en matière de protection du secret et de déclassification. Elles doivent être respectées par tout le monde dans leur lettre et dans leur esprit.
Par définition, le secret défense n’est pas connu des quidams, il revient à vos différents ministère et à la CCSDN de chercher ces documents, tous les documents…
Il convient de souligner que les positions récemment adoptées, pour ce qui les concerne, par le Conseil Constitutionnel et par l’Assemblée nationale de ne pas communiquer certaines informations ne sont fondées que sur le respect des exigences découlant de la Constitution et de la loi. Cela n’a rien à voir avec la protection du secret de la défense nationale.
Pour ce qui concerne la position de Mr Accoyer, pourquoi ce qui a été possible dans les dossiers Rwanda et Urba ne l’est pas pour le dossier Karachi
A ces approximations s’ajoutent des allégations calomnieuses, parfois présentées comme de prétendues certitudes, portées contre la personne ou l’action de Nicolas Sarkozy et qui ne reposent cependant sur aucun commencement de preuve. Affirmer sans autre forme de procès que les conditions du marché d’armement Agosta avec le Pakistan auraient eu pour conséquence de contribuer illégalement au financement de la campagne électorale du Premier Ministre de l’époque, dont les comptes ont été validés par le Conseil…
Ces « approximations » viennent d’être confirmées par l’ancien sécrétaire général de l’Elysée devant des millions de téléspectateurs. Et puis…ne devez vous pas laisser la justice faire son travail? Ne devez vous pas respecter la séparation des pouvoirs ?
…Constitutionnel, relève de la rumeur malveillante qui vise à jeter le discrédit sur la vie politique de
notre pays.
S’il y a discrédit sur la vie politique française, ce n’est pas de notre fait. Nous ne sommes en aucun cas responsables des délits apparaissant dans le dossier. Il appartient simplement à nos élus de ne pas faire en sorte de salir nos institutions et donner une image saine de notre pays.
Nicolas Sarkozy n’a par ailleurs jamais été le responsable, ni le trésorier, de la campagne de M. Edouard Balladur. Il en était le porte-parole. De même, à aucun moment alors qu’il était ministre du Budget de 1993 à 1995, Nicolas Sarkozy n’a eu à approuver des commissions relatives à des marchés à l’exportation, la procédure d’agrément préalable en cette matière ayant été supprimée dès le mois d’octobre 1992. De plus, la négociation des contrats d’armement évoqués avait été engagée bien avant que Nicolas Sarkozy ne devienne ministre du budget.
Mais les intermédiaires douteux sont justement apparus alors que le contrat était quasiment signé… Ces amalgames ne contribuent pas à la sérénité nécessaire au débat judiciaire.
Dans cette affaire, le Président de la République n’a d’autre souci que celui de la vérité due aux familles des victimes, lesquelles espèrent depuis plus de huit ans connaître les circonstances précises de ce dramatique attentat.
Nous l’avons entendu trop de fois… Comme ce jour d’avril 2008 (la séparation des pouvoirs avait temporairement disparu) où il avait promis de nous recevoir chaque année. Nous n’avons plus besoin de paroles mais d’actes concrets afin que toute la vérité soit faite.

Disclaimer : je suis l’éditeur de Magali Drouet et Sandrine Leclerc.

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